AAC publie Vue d’ensemble du système agricole et agroalimentaire canadien 2016

Le rapport de 2016 donne un aperçu de la situation économique du système agricole et agroalimentaire canadien et contient les plus récentes données en la matière. Ce document de référence polyvalent :

  • présente le système agricole et agroalimentaire dans le contexte de l’économie canadienne et des marchés internationaux;
  • trace un portrait de la composition et du rendement du système et des changements qu’il subit en réaction aux défis, aux possibilités et à l’évolution des marchés.

Le rapport débute par une section spéciale sur l’exploitation des ressources naturelles et l’environnement. Cette section examine l’impact des activités agricoles sur l’environnement et quantifie les émissions de gaz à effet de serre (GES) des divers secteurs économiques du pays, en particulier l’agriculture. Elle présente les niveaux historiques des tendances d’émissions par sous-secteur de l’agriculture (élevage et culture, utilisation des terres, consommation d’énergie par les exploitations), ainsi que les émissions/absorptions dues aux changements de pratiques de gestion des terres. Elle donne également les prévisions d’émissions de GES par le secteur agricole jusqu’en 2030. La fin de cette section porte sur l’exploitation, par le secteur agricole canadien, des ressources en terres et en eau, notamment les différents types de couverture des terres agricoles, l’utilisation et la consommation d’eau par secteur, les niveaux d’irrigation par province, la taille des exploitations agricoles, le type d’exploitation agricole et la culture, ainsi que les méthodes d’irrigation et les sources d’eau d’irrigation.

Le reste du rapport se penche sur la pertinence du système agricole et agroalimentaire pour l’économie canadienne, établie en fonction de la contribution du système au produit intérieur brut (PIB) et du nombre d’emplois qu’il fournit au Canada. Il examine ensuite le rendement du secteur sur la scène internationale et la part des importations et exportations agricoles et agroalimentaires qu’il détient par rapport aux autres pays. Puis, il passe en revue chaque composante du système, c’est-à-dire l’agriculture primaire, la transformation des aliments, les consommateurs et la distribution alimentaire. La fin du rapport est consacrée au soutien gouvernemental à l’agriculture.

Le rapport décrit le système agricole et agroalimentaire canadien comme une chaîne d’approvisionnement moderne, intégrée et concurrentielle qui revêt une importance pour l’économie canadienne. Il s’agit d’un système dynamique et résilient qui s’adapte sans cesse aux nouvelles demandes des consommateurs, aux progrès technologiques et à la mondialisation.

Points saillants

Section spéciale – Exploitation des ressources naturelles et environnement

  • L’agriculture peut être à la fois une source d’émissions et un puits de gaz à effet de serre (GES). En 2013, l’agriculture a été à l’origine d’environ 10 % des émissions canadiennes de GES. Si l’on tient compte de l’ensemble des sources et des puits, les émissions canadiennes de GES sont restées relativement stables entre 1990 et 2013.
  • La proportion de terres consacrées à l’agriculture était faible en 2011 et a légèrement diminué depuis 1971 pour s’établir à 64,8 millions d’hectares, soit 7 % de la superficie du territoire.
  • L’agriculture est responsable d’une faible proportion de l’utilisation d’eau globale au Canada, qui désigne toute utilisation d’eau, qu’elle soit consommée ou renvoyée à sa source originale. Cependant, la quantité d’eau consommée par le secteur agricole, l’eau prélevée mais pas renvoyée directement à sa source, est considérable par rapport à celle des autres secteurs économiques. En 2009, l’agriculture a consommé environ deux milliards de mètres cubes d’eau, soit 84 % de l’eau qu’elle a utilisée.

Importance du système agricole et agroalimentaire pour l’économie canadienne

  • Le système agricole et agroalimentaire canadien est une chaîne d’approvisionnement complexe et intégrée qui englobe les fournisseurs d’intrants et de services, les producteurs agricoles primaires, les transformateurs d’aliments et de boissons, les détaillants et les grossistes en alimentation, ainsi que les fournisseurs de services alimentaires. Les activités menées tout le long de cette chaîne d’approvisionnement produisent des avantages économiques importants à l’échelle nationale et provinciale.
  • En 2014, le système agricole et agroalimentaire canadien a généré des revenus de 108,1 milliards de dollars, soit 6,6 % du produit intérieur brut (PIB) du Canada. L’industrie de la vente au détail et en gros d’aliments est à l’origine de la plus grande part de ces revenus (1,8 %), suivie de l’industrie de la transformation des aliments, des boissons et du tabac (ABT) [1,7 %]. Le PIB de ce système a augmenté annuellement depuis 2007, sauf durant la recession économique de 2009.
  • Dans la plupart des secteurs du système, l’emploi a poursuivi sa tendance à la hausse. En 2014, le système agricole et agroalimentaire canadien a fourni un emploi sur huit au Canada, employant plus de 2,3 millions de personnes. L’industrie de la restauration est l’employeur le plus important du système, comptant 5,7 % de tous les emplois canadiens.

Contexte mondial

  • Le rendement des sous-secteurs du système agricole et agroalimentaire canadien dépend de leur capacité à livrer concurrence sur les marchés nationaux et les marchés internationaux à long terme.
  • Le Canada s’est classé, en 2014, au cinquième rang mondial des exportateurs de produits agricoles et agroalimentaires, après l’Union européenne, les États-Unis, le Brésil et la Chine. Les ventes canadiennes à l’exportation se sont accrues de 12 % par rapport aux niveaux de 2013 pour s’établir à 51,5 milliards de dollars en 2014, établissant leur part à 3,6 % des exportations agricoles et agroalimentaires mondiales.
  • On estime à environ 58 % la proportion de la production agricole primaire canadienne exportée, qu’il s’agisse de produits primaires ou de produits alimentaires et de boissons transformés.
  • Les États-Unis sont toujours la principale destination des exportations agricoles et agroalimentaires canadiennes, avec 51,4 % des exportations canadiennes totales. La Chine absorbe 9,2 % des exportations agricoles et agroalimentaires canadiennes; quant au Japon, à l’Union européenne et au Mexique, ils en absorbent collectivement 17,1 %.
  • Les exportations vers les États-Unis ont augmenté de 13,1 % en 2014, pour atteindre 26,5 milliards de dollars, tandis que les exportations vers les autres marchés internationaux ont augmenté de 10,1 % pour s’établir à 25 milliards de dollars. Les exportations à destination de la Chine, qui ont grimpé de 84 % en 2012 et de 3,5 % en 2013, ont reculé de 8 % en 2014.
  • Grâce à des importations de 39,4 milliards de dollars en 2014, en hausse de 14,9 % par rapport à l’année précédente, le Canada conserve le sixième rang des plus grands importateurs au monde, ayant perçu 2,9 % de la valeur totale des importations agricoles et agroalimentaires mondiales. Les États-Unis représentaient 61,4 % de la valeur de toutes les importations agricoles et agroalimentaires canadiennes.

Agriculture primaire

  • Ces dernières années, les prix relativement élevés des céréales et des oléagineux, ainsi que les prix records des bovins et des porcs ont soutenu les recettes agricoles, qui ont totalisé 55,7 milliards de dollars en 2014.
  • Les recettes tirées de la vente de bovins ont augmenté cinq années de suite en raison des prix élevés des bovins et ont enregistré une hausse de 44,4 % en 2014. Les prix élevés des porcs ont contribué à la hausse de 25,2 % des recettes tirées de la vente de porcs en 2014.
  • Dans l’ensemble, les recettes du marché se sont accrues de 76,8 % entre 2004 et 2014. Les recettes tirées des céréales et des oléagineux ont augmenté de plus de 160 % durant cette période. Ces produits ont généré la plus grande part (35,5 %) des recettes agricoles en 2014. Le pourcentage des recettes agricoles tirées de l’industrie de la viande rouge, qui était de 30 % en 2004, a légèrement baissé pour s’établir à 27,1 % en 2014.
  • Le rendement des exploitations agricoles, établi en fonction du revenu net, a atteint un niveau record en 2014, tandis que la valeur nette ajoutée a baissé par rapport au sommet record enregistré en 2013. Le revenu net des exploitations agricoles canadiennes a atteint 14,2 milliards de dollars en 2014, 32,5 % au-dessus de la moyenne de 2009 à 2013. En 2014, la valeur nette ajoutée dans le secteur de l’agriculture s’est établi à 14,9 milliards de dollars, un montant qui s’inscrit dans la moyenne observée entre 2009 et 2013, mais qui représente tout de même une baisse de 32,9 % par rapport au niveau de 2013.
  • Les coûts d’exploitation des producteurs agricoles ont considérablement augmenté entre 2004 et 2014; la hausse de la demande mondiale à l’égard des produits agricoles a fait grimper le prix des intrants, et les coûts ont affiché une hausse de plus de 4 %. Les semences commerciales (107 %), l’engrais et la chaux (103 %), les achats de bétail et de volaille (91 %) et le carburant à machinerie (71 %) sont les catégories de dépenses d’exploitation qui ont le plus contribué à la hausse générale des dépenses durant cette période.

Innovation dans les exploitations agricoles

  • Les agriculteurs font preuve d’innovation dans les domaines suivants : nouvelles variétés de cultures et races de bétail, ou nouveaux processus et pratiques tels que des méthodes de gestion des sols, d’application d’engrais, d’agriculture de précision et de commercialisation. La moitié environ des exploitations agricoles canadiennes (48 %) a adopté au moins un type de pratique, processsus ou produit nouveau ou considérablement amélioré entre 2011 et 2013.
  • Le financement a été un facteur déterminant dans la décision des exploitants agricoles (59 %) de mettre en œuvre une innovation. Toutefois, une grande majorité d’exploitants agricoles millionnaires (72 %) affirmaient que le financement était un facteur déterminant, alors que ce n’était le cas que de 44 % des exploitants des plus petites exploitations agricoles de la catégorie de revenus de 25 000 $ à 99 999 $.
  • Les agriculteurs canadiens disent avoir décidé d’adopter de nouveaux produits ou procédés ou d’innover compte tenu de leur propre expérience (91 %) et des conseils de pairs (68 %).

Transformation d’aliments et de boissons

  • L’industrie de la transformation des aliments et des boissons était la plus grande industrie manufacturière au Canada en 2014, représentant 16 %, soit 27,7 milliards de dollars, du PIB total du secteur manufacturier cette année-là. Elle représentait également la plus grande part (16,6 %) des emplois du secteur manufacturier.
  • L’industrie de la transformation des aliments et des boissons utilise comme intrants des produits primaires et transformés, et environ 50 % des matières premières agricoles produites au Canada sont utilisées comme intrants par l’industrie de la transformation alimentaire.
  • L’industrie de la transformation des aliments et des boissons poursuit sa croissance, et la valeur de ses expéditions, qui a presque doublé entre 1995 et 2014, se chiffre à 103,4 milliards de dollars. La viande, les produits laitiers et les boissons représentent plus de la moitié de la valeur totale des expéditions de produits alimentaires transformés.

Consommateurs

  • Les Canadiens ont dépensé 195,7 milliards de dollars en aliments, en boissons et en produits du tabac en 2014. Il s’agit de la deuxième plus importante catégorie de dépenses des ménages, après le logement.
  • Les dépenses réelles en aliments et en boissons non alcoolisées ont augmenté de 2,2 % en 2014, en partie en raison d’une légère inflation des prix de détail des aliments au Canada.
  • Au Canada, les dépenses des ménages consacrées à l’alimentation diminuent depuis 1997. En 2013, l’alimentation a compté pour 10,1 % des dépenses totales des ménages au Canada.

Dépenses publiques à l’appui du secteur

  • Exprimées en dollars, les dépenses publiques (fédérales et provinciales) à l’appui du système agricole et agroalimentaire canadien devraient s’élever à 5,3 milliards de dollars en 2015-2016. Exprimées en part du PIB agricole, les dépenses publiques sont estimées à 26 % du PIB du secteur en 2015-2016. Cette part était de 25,9 % en 2014-2015.
  • Les paiements de programmes et les mesures de sécurité et de contrôle composent la plus grande partie des dépenses publiques fédérales à l’appui du secteur agricole et agroalimentaire. Les paiements de programmes, qui représentent également la plus grande partie des dépenses publiques provinciales, continuent de constituer une part importante du soutien apporté au secteur agricole et agroalimentaire. Toutefois, les paiements de programmes ont globalement baissé durant les années 2003-2004 à 2014-2015, mais ils devraient légèrement augmenter durant l’exercice 2015-2016.
  • Les investissements publics en recherche et développement (R et D) dans le secteur agricole et agroalimentaire sont une importante source d’innovation et stimulent la productivité. Ces dépenses, dont la plupart sont engagées par le gouvernement fédéral, devraient augmenter de 7,1 % pour s’établir à 649,5 millions de dollars en 2015-2016.
  • En pourcentage des recettes agricoles brutes, les dépenses publiques du Canada consacrées à la R et D dans le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire ont connu un recul depuis 2007. Elles sont toutefois toujours supérieures aux chiffres enregistrés aux États-Unis, mais inférieures à ceux enregistrés en Australie.

Il est possible d’obtenir un rapport complet en écrivant à: publications@agr.gc.ca

Source: Agriculture