MICRODISTILLERIES URBAINES – MONTRÉAL S’Y MET!

En effet, les copropriétaires de CIRKA, une microdistillerie qui verra très bientôt le jour à Montréal, ont voulu partager leur vision et leur mission, question d’information.  Vous pourrez bientôt vivre l’expérience de la dégustation tout en visitant les installations qui vous permettront de comprendre le processus de fabrication – un événement expérientiel qui promet.  Recherchez CIRKA!

DU GRAIN AU VERRE
Certes, des grands groupes de spiritueux, comme Diageo (ancienne distillerie Seagram) et Sazerac (ancienne Corby), distillent et embouteillent une partie de leurs produits à Montréal, mais c’est une industrie qui est jalouse de ses secrets. Allez savoir sur quelles tablettes se retrouvent le Fireball et autres whiskies canadiens distillés chez Sazerac ! Cirka, qui devrait entrer en production à l’été, souhaite être ouverte au public et travailler sans rien cacher. Elle attend que son alambic arrive d’Europe avant de pouvoir finaliser la demande de permis. Pourtant, la distillerie de Côte-Saint-Paul existe bel et bien, dans de beaux locaux industriels rénovés. « Ici, nous voulons produire ET éduquer. Nous souhaitons que les gens visitent la distillerie, apprennent comment on fait un spiritueux. Ce serait bénéfique pour Montréal, pour le tourisme, et même pour la SAQ, qui aurait des consommateurs plus curieux et connaissants », affirme JoAnne Gaudreault, l’une des trois partenaires de Cirka, avec le distillateur Paul Cirka et l’entrepreneur général John Frare.

De plus, le trio s’impose de distiller toutes ses bases. « C’est la différence entre une soupe faite avec un bouillon maison et une soupe faite avec un bouillon commercial, croit Mme Gaudreault. Ici, on veut faire notre propre bouillon. » Ainsi, la vodka sera distillée sur place de A à Z, puis le produit brut servira de base à un gin infusé d’herbes et d’épices traditionnelles, mais aussi d’aromates typiquement québécois. Évidemment, on mettra aussi du whisky à vieillir dans des fûts ; un single malt, de surcroît. L’abondance de céréales et de fruits saisonniers, la présence de malteries qui desservent les microbrasseries québécoises, l’intérêt grandissant de la population pour les spiritueux fins et les produits locaux font du Québec un territoire propice à la distillation. « Nous en sommes à peu près là où étaient les microbrasseries il y a 20 ans », affirme le « défricheur » Paul Cirka. C’est prometteur !

Ève Dumas
LA PRESSE