Les Canadiens paieront le prix fort pour leur consommation de boissons sucrées

Une nouvelle étude révèle que les boissons sucrées coûteront plus de 63 000 vies ainsi que 50 milliards de dollars aux contribuables, et occasionneront de multiples problèmes de santé

Selon une nouvelle étude commandée par les plus grands organismes du secteur de la santé, les Canadiens consomment de trop grandes quantités de boissons sucrées et, si cela continue, les conséquences pour la santé et le système de santé seront dévastatrices. Plus troublant encore, les jeunes sont les plus grands consommateurs de boissons sucrées.

Selon les résultats de cette étude menée à l’Université de Waterloo, la consommation de boissons sucrées devrait entraîner plus de 63 000 décès et coûter plus de 50 milliards de dollars pour le système de santé au cours des 25 prochaines années.
On estime que la consommation de boissons sucrées au Canada sera responsable de :
• plus de 1 million de cas de surpoids et plus de 3 millions de cas d’obésité;
• près de 1 million de cas de diabète de type 2;
• près de 300 000 cas de cardiopathie ischémique;
• plus de 100 000 cas de cancer;
• près de 40 000 AVC;
• près de 2,2 millions d’années de vie corrigées de l’incapacité (le nombre d’années perdues en raison d’une mauvaise santé, d’une incapacité ou d’un décès précoce).

En 2015, les Canadiens ont acheté en moyenne 444 ml de boissons sucrées chacun, par jour. Cette consommation correspond à plus d’une canette de boisson gazeuse par personne, par jour, tous les jours. Le jeune moyen consomme 578 ml de boissons sucrées par jour, ce qui représente jusqu’à 64 grammes (16 cuillères à thé) de sucre. Cette quantité dépasse largement l’apport maximal quotidien recommandé en sucre, lequel doit représenter au plus 10 % des calories totales consommées chaque jour.
Bien que les ventes de boissons gazeuses aient diminué au cours des dernières années, l’étude a révélé que ces réductions sont compensées par une augmentation spectaculaire des ventes de nouveaux produits :
• Boissons énergisantes +638 %
• Cafés sucrés +579 %
• Eaux aromatisées +527 %
• Yogourts à boire +283 %
• Thés sucrés +36 %
• Lait aromatisé +21 %
• Boissons pour sportifs +4 %

La consommation excessive de sucre est un important facteur de risque d’embonpoint, d’obésité et de plusieurs maladies chroniques. La surconsommation de boissons sucrées constitue un facteur de risque indépendant de maladies du cœur et de diabète de type 2, que la personne ait un surplus de poids ou non. Pour lutter contre les effets néfastes des boissons sucrées sur la santé, il faut adopter une approche exhaustive qui englobe différents enjeux, notamment la garantie d’un accès gratuit à une eau potable, des restrictions en matière de publicité d’aliments et de boissons ciblant les enfants, la sensibilisation du public, un meilleur étiquetage des produits alimentaires, la révision du Guide alimentaire canadien ainsi que l’adoption de mesures pour rendre les choix malsains moins attrayants et les choix santé plus abordables.
L’étude a été financée par la Société canadienne du cancer, l’Association canadienne du diabète, la Fondation canadienne de l’obésité, l’Alliance pour la prévention des maladies chroniques au Canada, et la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC. Les travaux de recherche ont été menés à l’Université de Waterloo par Amanda C Jones, le Dr J. Lennert Veerman et le Dr David Hammond. Les auteurs de l’étude ont effectué une analyse des données relatives à la vente et à la consommation de boissons sucrées à l’échelle du pays et ont procédé à une estimation des répercussions des boissons sucrées sur la santé et l’économie au Canada.
Un résumé de cette étude est accessible en ligne, en anglais.
Citations

« Le fardeau des boissons sucrées sur la santé et l’économie du pays est inquiétant. Réduire la consommation de boissons sucrées est l’un des meilleurs moyens pour réduire un apport calorique trop élevé et maintenir un poids santé. »
– Dr David Hammond, professeur associé, École de santé publique et systèmes de santé, Université de Waterloo.
« Au cours des 25 prochaines années, près d’un million de personnes recevront un diagnostic de diabète de type 2 associé à la consommation de boissons sucrées. L’augmentation incessante de cette maladie ne doit pas être considérée comme une fatalité, et nous mettons tout en œuvre pour éliminer le diabète par l’intermédiaire de la sensibilisation et de changements en matière de politiques. »
– Dre Jan Hux, directrice des Affaires scientifiques, Association canadienne du diabète
« Les boissons sucrées ne présentent quasiment aucun bienfait pour la santé et elles favorisent fortement les maladies chroniques et l’obésité. Plus préoccupant encore, nos jeunes en sont les plus grands consommateurs. De même, dans plusieurs communautés autochtones confrontées à des problèmes d’accès à une eau potable, les boissons sucrées constituent malheureusement la seule option abordable. L’eau et le lait faible en gras devraient être les choix préconisés par les Canadiens lorsqu’il s’agit de s’hydrater, car ils sont les plus bénéfiques pour la santé, mais trop souvent, ces options ne sont pas les plus accessibles. Nous devons agir dès maintenant pour éviter des répercussions plus dévastatrices sur la santé. »
– Mary Lewis, vice-présidente, Recherche, défense des intérêts et promotion de la santé, Fondation des maladies du cœur et de l’AVC
« Les boissons sucrées constituent la plus importante source de sucre dans l’alimentation du Canadien moyen. La consommation excessive de sucre est directement liée au surpoids, qui augmente le risque d’au moins 11 différents cancers. Une alimentation saine comprenant beaucoup de fruits et légumes, beaucoup de fibres et peu de gras et de sucre, aide à maintenir un poids santé et à réduire le risque de cancer. »
– Robert Nuttall, directeur adjoint, Politiques en matière de santé, Société canadienne du cancer

SOURCE Fondation des maladies du cœur et de l’AVC