Lutte contre la déforestation: l’industrie alimentaire recourt au satellite

Les géants de l’agroalimentaire ont pris des engagements contre la déforestation. Certains, comme Nestlé ou Ferrero, vont jusqu’à surveiller leur approvisionnement en huile de palme par satellite.

Pour lutter contre la déforestation, l’industrie alimentaire recourt désormais au satellite. C’est pour l’instant une solution pilote. Mise au point par Airbus Defence and Space, SarVision et The Forest Trust, elle a été développée pendant 14 mois pour deux clients, Nestlé et Ferrero. Le géant des barres chocolatées et celui de la pâte à tartiner peuvent désormais suivre de près l’évolution des plantations asiatiques qui leur fournissent de l’huile de palme, grâce à des cartes satellites qui zooment jusqu’à un mètre et demi du sol.

Tout feu suspect est visible, ce qui permet de demander des comptes au fournisseur : s’agit-il d’une extension de la plantation aux dépens des forêts, ou seulement d’une replantation ? Des rapports sont fournis et décryptés par The Forest Trust tous les trois mois. Dès qu’une alerte est donnée sur telle ou telle zone, un rapport en images est fourni dans les 10 jours.

Des efforts rares, mais des engagements salués

Après avoir peu à peu identifié précisément le chemin que prenait leur huile de palme – alors qu’elle était, il y a quelques années encore, livrée en vrac indifférencié dans les ports de Rotterdam – Nestlé et Ferrero font un pas supplémentaire dans le contrôle de leur chaîne d’approvisionnement. Un effort de traçabilité encore trop rare de la part des entreprises qui utilisent des matières premières agricoles susceptibles de causer la déforestation.

Le nouveau rapport de douze ONG sur l’application de la Déclaration de New York pour la préservation des forêts salue le fait que les deux tiers des 600 entreprises exposées ont pris un engagement contre la déforestation, contre la moitié seulement l’an dernier. Mais les observateurs déplorent que seul un quart de ces compagnies publient des informations sur leurs résultats. Surtout, elles ne s’attellent pas à toutes les denrées.

L’approvisionnement en bœuf, principal responsable de la déforestation, notamment au Brésil, ou l’approvisionnement en soja ne sont pas aussi bien surveillés que l’approvisionnement en huile de palme, sans doute plus médiatisé, et désormais scruté par satellite par les grands fabricants de barres chocolatées.