Conjuguer le futur au présent en agrolimentaire (Partie 2 de 2)

Tel que présenté en conférence lors de la journée DUX+ en début d’année, nous pouvons constater que les discussions structurées sur l’avenir d’une organisation, qui est souvent considéré comme un outil à long terme, offrent l’occasion de remettre en question des hypothèses préexistantes. C’est là la richesse de ce processus qui peut apparaître comme ardu de prime abord. Maintenant que vous êtes davantage informé sur l’épicerie du futur, il est temps de passer à l’action pour façonner l’avenir de votre industrie !

Il faut garder en tête que la valeur de la réflexion sur le futur dépend moins de l’exactitude des prévisions que de provoquer des actions dans le présent qui peuvent créer le futur que l’on souhaite voir se concrétiser.

La traçabilité des produits plus facile que jamais

La consultation en masse des détails de la chaîne d’approvisionnement se révèle également être un moyen efficace de déterminer la provenance de nos aliments. Sourcemap, créé par Leonardo Bonanni alors qu’il travaillait pour le laboratoire multimédia du MIT est un de ces outils. Il permet à tous les consommateurs, qui ont le contrôle sur l’utilisation et la mise au rebut des produits, de s’adresser à des personnes qui vivent et qui travaillent à proximité de sites de production, qui ont une meilleure vision des conditions sur le terrain et qui peuvent contribuer à l’histoire d’un morceau de nourriture. En commandant un Palak Paneer dans un restaurant indien du Connecticut, nous pouvons retracer les épices de l’Inde et certains produits de Chine qui ont été utilisés pour le confectionner.

Ce qui a commencé comme un effort individuel passe maintenant par la montée en puissance de grandes entreprises comme Starbucks et Stonyfield. Ils utilisent cet outil comme plateforme de transparence avec leurs clients. Imaginez lorsque tout cela sera combiné à des capteurs afin de permettre une automatisation complète. Les possibilités se seront alors décuplées exponentiellement.

Payante résilience

À long terme, la résilience est un catalyseur qui rapporte. En 2008, l’industrie a vécu une pénurie mondiale de houblon. Beaucoup de brasseries artisanales se sont fait prendre. Sam Adams, de son côté, avait acheté du houblon en avance, par contrat. Pour venir en aide aux autres brasseurs, il leur a annoncé qu’il leur vendrait du houblon au prix coûtant. « Nous avons pu aider plus de 200 brasseries. Certaines ont tout de même été contraintes de fermer leurs portes, car elles n’avaient pas de réserve. »

Dans le même esprit, cette citation de Jim Koch, président de Boston Beer, résume bien l’esprit du catalyseur de la résilience.  « La raison pour laquelle je soutiens mes concurrents est évidente lorsque l’on pense à la manière dont la levure permet à la bière de fermenter. S’il y a suffisamment de levure et qu’elle agit de concert, cela peut changer l’écosystème et tout le monde en profitera. Si ce n’est pas le cas, d’autres organismes prendront le dessus et la levure échouera. Faire de la bière artisanale, c’est un peu cela. »

Il précisait alors être heureux de partager ses innovations avec l’industrie, puisque cela aidera à différencier les bières artisanales de celles de brasseurs commerciaux qui développent des bières de type microbrasserie pour rivaliser avec les plus petits acteurs. Les brasseurs commerciaux faisant découvrir ce type de brassage à une plus grande masse. Les microbrasseries bénéficient par la bande du marketing et des ressources de grandes entreprises.

La biodiversité évolutive au menu de l’innovation

Outre ces quatre grands catalyseurs de transformation, on peut en identifier d’autres plus pointus, mais non moins synonymes d’innovation. Parmi ceux-ci, la biodiversité évolutive mérite qu’on s’y attarde plus longuement. C’est un sujet à suivre.

Ce projet (conférence DUX+ et ce texte) a été réalisé grâce à une aide financière du

Programme Innov’Action agroalimentaire issu de l’Accord Canada-Québec de mise en œuvre du Partenariat canadien pour l’agriculture.

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