La confusion de l’étiquetage des produits : nuit aux ambitions de circularité du plastique

Une étude mondiale de l’Organisation des Nations Unies (ONU) sur le recyclage et l’étiquetage de la durabilité environnementale sur les emballages en plastique a révélé que seulement 17 % des 30 étiquettes mondiales évaluées fournissent des informations de qualité qui permettent aux consommateurs de prendre des décisions éclairées en matière de recyclage ou d’achat.

Le programme l’ONU pour l’environnement, le réseau One Planet et la recherche de Consumers International ont attribué une note négative à 20 des étiquetages évalués, tandis que les 37 % restants ont fait l’objet d’évaluation neutre ou qui n’ont pas fait l’unanimité.

Cinq recommandations pour mieux communiquer avec le consommateur

À la lumière de ces résultats, les auteurs de l’étude ont fait cinq recommandations aux entreprises et aux décideurs politiques afin que ceux-ci améliorent leurs communications à l’endroit des consommateurs. Une consultation internationale intersectorielle a révélé cinq idées et recommandations pour clarifier et rendre plus efficientes les informations données aux consommateurs en lien avec les emballages en plastique.

La durabilité des produits

Dans un premier temps, les entreprises devraient suivre les directives afin de fournir des informations sur la durabilité des produits (ONU Environnement et ITC 2017) dans leurs communications sur les emballages en plastique. « Cela existe une marge d’amélioration considérable dans le paysage actuel. La cartographie et l’évaluation soulignent qu’il existe de grandes variations dans la fiabilité, la pertinence, la clarté, la transparence et l’accessibilité des étiquettes et des allégations sur les emballages en plastique », affirment les auteurs de l’étude.

La réutilisation dans un contexte de cohérence mondiale

La deuxième recommandation concerne l’harmonisation des définitions du contenu et de la réutilisabilité des emballages en plastique sur le plan mondial. L’un des messages les plus percutants de la consultation est que le paysage actuel des étiquettes et des allégations demeure déroutant pour les consommateurs. En ce sens, il doit y avoir une cohérence mondiale en ce qui concerne les définitions relatives au contenu et à la réutilisabilité des emballages et des articles jetables.

Savoir redéfinir les normes d’étiquetage

Comme troisième recommandation, la recherche souligne que les normes, les étiquettes et les allégations doivent mieux refléter les « conditions réelles ». Les définitions et les exigences techniques utilisées dans les normes relatives à la recyclabilité, à la compostabilité et à la biodégradabilité devraient mieux refléter les conditions réelles et être plus attentives à l’accessibilité et à la compréhension des consommateurs. « À l’heure actuelle, il existe un décalage entre ces affirmations et ce qui est susceptible de se produire dans la réalité », affirment les auteurs.

Un logo qui reflète la réalité du recyclage

Quatrièmement, l’utilisation du symbole « chasser les flèches » devrait se limiter à indiquer la recyclabilité. La consultation a démontré clairement que l’utilisation de ces flèches pour les étiquettes et les allégations autres que la recyclabilité conduit à une confusion chez les consommateurs, à un risque de contamination et réduit la confiance des consommateurs. Les auteurs suggèrent que les entreprises utilisant cette conception pour des allégations autres que la recyclabilité devraient proposer leurs logos sans les flèches. Pour eux, la conception des étiquettes et des logos devrait chercher à « minimiser le potentiel d’interprétation erronée ».

La recommandation finale des auteurs suggère que des étiquettes de recyclage informatives et vérifiées devraient être adoptées et leur « bon usage, imposé ». Les auteurs soulignent que les étiquettes de recyclage bien conçues pourraient être efficaces pour accroître le comportement des consommateurs responsables dans l’élimination des déchets de plastique. « Les entreprises devraient adopter des emballages en plastique recyclables et s’engager à utiliser des étiquettes de recyclabilité claires et bien conçues », recommandent-ils.

Les définitions du contenu et de la réutilisabilité des emballages en plastique doivent être harmonisées à l’échelle mondiale, selon les auteurs.

Plus qu’un problème de communication avec les consommateurs

L’évaluation de l’ONU se termine par un rappel que les communications des consommateurs ne peuvent à elles seules résoudre la crise mondiale de la pollution de l’emballage en plastique. « Elles ne sont que l’un des nombreux outils dont le reste sort du cadre de ce rapport », déclarent-ils.

Du coup, les auteurs exhortent les entreprises à réduire leur utilisation d’emballages en plastique, en commençant par l’élimination des emballages en plastique inutiles ou problématiques. En outre, ils encouragent à mettre davantage l’accent sur l’amélioration de la conception des emballages en plastique qui soit alignée sur les objectifs d’une économie circulaire. Cet objectif peut être atteint en mettant en œuvre des modèles de réutilisation lorsque cela est possible, en renforçant la recyclabilité des emballages en plastique et en augmentant le pourcentage de contenu recyclé dans la production de nouveaux emballages en plastique.

« Néanmoins, les étiquettes et les déclarations sur l’emballage, et les normes qui les guident, sont un élément essentiel des communications avec les consommateurs, en particulier pour réduire les fuites et la contamination. En tant qu’objectif plus élevé, les communications sur l’emballage devraient viser à améliorer la connaissance des consommateurs de l’économie circulaire et à guider les consommateurs vers des choix de consommation plus durables et responsables », concluent les auteurs de l’étude.