ACCORD DE LIBRE-ÉCHANGE CANADA/UNION EUROPÉENNE (UE) ET PRODUCTION FROMAGÈRE

Des mesures d’adaptation transitoires importantes.

MONTRÉAL, le 27 févr. 2014 /CNW Telbec/ Le Conseil des industriels laitiers du Québec (CILQ) rend publiques les recommandations qu’il formule au gouvernement fédéral, qui s’est engagé à compenser l’industrie fromagère canadienne à la suite de l’Accord de libre-échange Canada/UE autorisant l’importation au Canada de 17 700 nouvelles tonnes de fromages. Ces recommandations visent à permettre à l’industrie fromagère canadienne et québécoise de mieux se positionner pour faire face à cette concurrence éventuelle.

Impact majeur à prévoir
Selon les prévisions du CILQ, et tel que le démontre l’analyse des 20 400 t de fromages déjà importées au Canada, ce seront quelque 78 115 t de fromages de spécialité qui subiront le plus lourd impact de cette ouverture des marchés. Cette quantité est estimée à partir de la quantité totale de fromages de spécialité produits au Canada, soit 155 960 t, dont on extrait principalement les fromages frais (Cottage, fromage à la crème, fromage en grains, Ricotta), qui ne sont pas susceptibles d’être importés.

Aux fins de comparaison entre les importations de fromages de spécialité, actuelles ou prévues, et ces 78 115 t de fromage de spécialité produites au Canada, on obtient le portrait suivant :

  • Le Canada importe déjà 20 400 tonnes de fromage de spécialité (26 % des 78 115 t).
  • L’Accord Canada-UE double presque cette importation en ajoutant 16 000 t de fromages qui seront vraisemblablement du même type (20 % des 78 115 t) et 1700 t de fromages à usage industriel.
  • Le Canada importera donc 36 400 tonnes de fromage de spécialité, soit l’équivalent de quelque 46 % de la fabrication canadienne de 2011 dans cette catégorie de fromages.

Quelle que soit leur taille, toutes les entreprises qui fabriquent des fromages au Canada subiront un impact direct ou indirect, à cause des ajustements du marché qui s’ensuivront. La production fromagère québécoise sera particulièrement touchée, puisqu’on estime que 44 % des fromages de spécialité sont produits au Québec. L’impact sera surtout marquant pour les moyennes et micro fromageries du Québec, étant donné que les fromages de spécialité représentent une part importante, sinon la totalité de leur production.

Mesures d’adaptation transitoires
En réponse à l’engagement du gouvernement fédéral de compenser l’industrie fromagère canadienne, le CILQ propose un ensemble de mesures.

Il y a d’abord des recommandations qui ont trait à l’établissement d’un contexte d’équité pour assurer une juste concurrence. Avantage marqué de ces recommandations : elles ne coûteront rien à l’État. Le CILQ propose ainsi :

  • Que le nouveau quota tarifaire pour le fromage importé d’Europe entre en vigueur au même rythme que l’entrée du bœuf et du porc en Europe, c’est-à-dire, sur une période d’au minimum de 7 ans à partir de la date de mise en vigueur de l’entente.
  • Que les nouveaux quotas d’importation de 17 700 t appartiennent exclusivement aux fabricants de fromages canadiens, pour leur permettre de compenser les ventes perdues.
  • Que les produits importés soient soumis aux mêmes normes et règles que celles s’appliquant aux entreprises fromagères canadiennes ou que les normes canadiennes soient appariées aux normes européennes.
  • Que les produits importés fassent l’objet de vérifications aux frontières équivalant aux contrôles effectués sur les produits canadiens.

Pour ce qui est des autres recommandations, elles visent, d’une  part, à fournir un appui structurant à nos fromageries, en proposant notamment :

  • Un appui au développement du Centre d’expertise fromagère du Québec.
  • Une aide aux entreprises pour leur adhésion à des programmes qualité (HACCP ou GFSI). ou de production durable (cycle de vie).
  • La mise sur pied d’un programme de consolidation pour l’industrie fromagère.

Elles visent, d’autre part, la promotion des produits fromagers, par l’intermédiaire :

  • D’une adhésion gratuite des fromageries à Aliments Québec
  • D’un appui stratégique et financier au Concours Sélection Caseus
  • De la révision et de la mise à jour du site Web de la Route des fromages fins du Québec
  • De la participation à l’espace « fromages canadiens » du groupe Export au Sial Canada

Les recommandations du CILQ suggèrent au gouvernement fédéral des avenues concrètes lui permettant de donner suite à son engagement de compenser l’industrie fromagère canadienne. « Ce que propose le Conseil, conclut Pierre Nadeau, PDG du CILQ, ce sont des solutions peu coûteuses, mais qui permettront néanmoins à notre industrie fromagère de mieux faire face à cette ouverture des marchés. »

SOURCE : Conseil des industriels laitiers du Québec (CILQ)

Renseignements:

Pierre Nadeau
PDG, Conseil des industriels laitiers du Québec
514 381-5331