Les économistes de FAC relèvent cinq graphiques « prévisionnels » à surveiller en 2022

Regina, Saskatchewan, le 11 janvier 2022 – À l’instar des devins avec leurs boules de cristal, l’équipe des Services économiques de Financement agricole Canada (FAC) a étudié des graphiques « prévisionnels » afin de parvenir à prévoir ce à quoi peut s’attendre l’industrie agricole et agroalimentaire canadienne en 2022.

« Il arrive que les meilleurs indicateurs de ce qui se passera dans l’avenir proviennent d’un passé récent, a déclaré Jean-Philippe Gervais, économiste en chef à FAC. Cependant, dans le contexte d’une reprise plus lente que prévu après la pandémie et des multiples défis qui ont secoué les chaînes d’approvisionnement du secteur en 2021, l’établissement des prévisions de cette année en ce qui concerne l’industrie agricole et agroalimentaire canadienne a constitué un véritable défi. »

Malgré l’incertitude, M. Gervais suggère que les producteurs et les transformateurs de l’industrie gardent à l’œil cinq tendances clés : l’inflation et les taux d’intérêt au Canada, les défis continus sur le plan des chaînes d’approvisionnement, les pénuries de main-d’œuvre, les déséquilibres entre l’offre et la demande, et le maintien de la demande de viande. La compréhension de ces tendances aidera les propriétaires d’entreprise et les exploitants à atténuer les risques et à tirer parti des possibilités tout au long de 2022 et au-delà.

 

Inflation et taux d’intérêt

On s’attend à ce que l’inflation demeure supérieure au taux cible fixé par la Banque du Canada pendant la majeure partie de 2022, ce qui devrait également contribuer à des hausses des taux d’intérêt, en marge des efforts engagés par la banque centrale pour parvenir à maîtriser l’inflation.

« Les perturbations persistantes des chaînes d’approvisionnement et la demande mondiale continueront d’entraîner des prix plus élevés pour pratiquement tout : deux tendances déjà amorcées bien avant 2021, a déclaré M. Gervais. Il se pourrait que certains produits de base clés continuent à faire l’objet de pénuries sur le plan de l’approvisionnement, et on ne s’attend pas à ce que les augmentations de prix globales touchant le pétrole, le gaz et les approvisionnements en produits de base agricoles mondiaux s’affaiblissent avant le milieu de l’année. »

Défis liés aux chaînes d’approvisionnement et à la main-d’œuvre

Tout au long de la pandémie, les perturbations des chaînes d’approvisionnement causées par des pénuries et des retards accumulés dans les réseaux de transport mondiaux ont créé des pressions inflationnistes. En 2020, les coûts mensuels moyens du transport mondial des matières sèches ont connu une hausse de 7,3 %, alors qu’ils ont plus que doublé en 2021, ce qui donne une augmentation moyenne de 15,3 %.

« Si l’on se tourne vers 2022, nous prévoyons une forte demande au chapitre des produits agricoles bruts et d’autres intrants manufacturiers. De plus, compte tenu des pénuries de conteneurs d’expédition et de main-d’œuvre dans le domaine du transport, nous anticipons le maintien de la tendance à l’égard de coûts du transport plus élevés, a déclaré M. Gervais. Il y a tout à fait lieu de prévoir que les coûts plus élevés se répercuteront sur les consommateurs et qu’ils se refléteront dans le prix que nous payons à l’épicerie pour les aliments et les boissons. »

En parallèle, il se pourrait que des pénuries chroniques de main-d’œuvre dans le secteur de la transformation alimentaire, une réalité aggravée par la pandémie, contribuent également à la hausse du coût des aliments.

 

Offre et demande en matière de produits de base clés

La sécheresse et d’autres événements météorologiques extrêmes, en plus de l’explosion de la demande depuis 2019, ont chacun contribué aux récents déséquilibres mondiaux entre l’offre et la demande qui touchent plusieurs cultures importantes. Même les flambées des prix produites par une demande record n’ont pas su freiner le commerce des produits de base bruts à l’échelle planétaire en 2020 et 2021.

« Cela a constitué une bonne nouvelle pour de nombreux producteurs canadiens qui ont subi une baisse de leur rendement, puisque la demande mondiale en produits de base a généré des prix globalement plus élevés, a affirmé M. Gervais. Mais, puisque les stocks mondiaux ne sont pas si restreints pour certains produits de base, notamment le blé et le soja, il faudra compter sur une forte demande, à plus long terme, pour maintenir ces prix. »

 

Évolution de la demande des consommateurs en matière de viande

Les habitudes de consommation de viande sont normalement déterminées par les revenus des consommateurs et les prix. Cependant, les confinements et les fermetures de services alimentaires durant la pandémie ont représenté un nouveau défi pour le secteur.

La pandémie a entraîné des répercussions indiscutables tant sur la consommation de viande (achats des consommateurs) que sur la demande (préférences de consommateurs). Alors que la demande de poulet a rebondi en 2021, à la suite des réouvertures à grande échelle des services alimentaires et, peut-être, en raison des prix plus élevés de la viande rouge, les achats de viande rouge par les consommateurs ont graduellement diminué.

« La consommation de viande a changé et a reculé, alors que les ménages ont réduit le nombre de repas plus onéreux, du fait de pertes d’emploi et d’une baisse des revenus, a affirmé M. Gervais. Nous surveillerons la situation attentivement afin de déterminer si la demande de viande retrouvera le niveau de croissance qui prévalait avant la pandémie. Cependant, les conditions commerciales du secteur des services alimentaires constitueront des facteurs importants en 2022. »

 

Plus fort, plus résilient et porté par l’innovation

M. Gervais est d’avis que les conditions du marché finiront par s’améliorer, et il croit résolument que l’industrie agricole et agroalimentaire canadienne en sortira plus forte et plus résiliente face à des conditions économiques en rapide évolution et à des situations mondiales inattendues. L’innovation a aussi été une caractéristique fondamentale de la chaîne d’approvisionnement alimentaire, alors qu’elle continue de s’adapter aux réalités propres à la pandémie.

« Bien qu’il y aura de nombreux défis à relever dans l’avenir, de nombreuses possibilités s’offriront également aux producteurs agricoles et agroalimentaires canadiens, de même qu’aux transformateurs, fournisseurs et prestataires de services, affirme M. Gervais. L’une des clés consiste à se doter de stratégies éclairées en matière de gestion du risque afin de veiller à ce que votre entreprise puisse prospérer malgré une conjoncture économique défavorable, en plus de tirer parti de ces possibilités au fur et à mesure qu’elles se présenteront. »

En communiquant ses connaissances et ses prévisions économiques en matière d’agriculture, FAC fournit des renseignements et une expertise solides pour aider les acteurs du secteur agricole à atteindre leurs objectifs. Pour obtenir d’autres informations et analyses économiques portant sur les principales tendances à surveiller pour l’industrie agricole et agroalimentaire canadienne en 2022, consultez la page Services économiques de FAC à l’adresse fac.ca/serviceseconomiques.

FAC est le plus important prêteur à l’industrie agricole et agroalimentaire canadienne et possède un portefeuille de prêts de première qualité de plus de 41 milliards de dollars. Nos employés ont à cœur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire au Canada. Nous offrons des solutions de financement souples et concurrentielles ainsi que des logiciels de gestion, de l’information et des connaissances spécialement conçus pour l’industrie agricole et agroalimentaire. À titre de société d’État financièrement autonome, nous versons des dividendes à notre actionnaire, et nous réinvestissons nos profits dans les secteurs et les collectivités que nous servons. Pour en savoir plus, visitez fac.ca.