UNE NOUVELLE USINE-ENTREPÔT POUR CONSERVER LA RÉSERVE STRATÉGIQUE MONDIALE DE SIROP D’ÉRABLE

La Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) a officiellement inauguré aujourd’hui une installation à la vocation tout à fait unique sur la planète, soit sa nouvelle usine-entrepôt de la Réserve stratégique mondiale de sirop d’érable. Grâce à elle, les acériculteurs d’ici pourront mieux gérer le risque que représentent les aléas de la météo.

L’événement s’est déroulé en présence du ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, et vice premier ministre du Québec, François Gendron, de la députée québécoise d’Arthabaska, Sylvie Roy, et du maire de Laurierville, Marc Simoneau. De plus, des membres du Conseil de l’industrie de l’érable, association représentant tous les acheteurs de sirop d’érable en vrac, s’y trouvaient.

Située à Laurierville, dans la MRC de l’Érable, dans la région Centre-du-Québec, cette usine-entrepôt de 235 000 pieds carrés sert à recevoir, à pasteuriser et à stocker les dizaines de millions de livres de sirop d’érable destinées à constituer la Réserve mondiale. Grâce à elle, les consommateurs de partout peuvent toujours compter sur un approvisionnement constant et à bon prix de produits de l’érable, peu importe la générosité ou non de Dame Nature.

Générant à lui seul 75 % de la production mondiale de sirop d’érable, le Québec exporte environ 90 % de ce qu’il fabrique. Cela représente annuellement de revenus à la ferme de 250 millions $ et plus de 10 000 emplois équivalents à temps plein. Longtemps considérée comme artisanale, elle contribue aujourd’hui au PIB canadien à hauteur de trois quarts de milliards $ et génère des revenus de taxation de 186 millions $.

Remplie, cette ancienne usine de fabrication de meubles pourra recevoir jusqu’à 80 millions de livres de sirop, ce qui représente 190 000 barils de 32 gallons ou l’équivalent de 11 piscines olympiques! S’ils étaient mis côte à côte et couchés, ces barils totaliseraient environ 145 kilomètres, soit la distance entre Montréal et Sherbrooke. On compte actuellement 60 millions de livres dans la réserve, réparties sur quelques sites, dont le principal est désormais celui de Laurierville.

Les sirops reçus et non vendus dans l’année sont tous pasteurisés et transvidés dans des barils neufs de grades alimentaires afin d’en préserver la qualité et la saveur en vue de ventes futures. L’équipement moderne mis en place par la FPAQ peut traiter 21 000 gallons par jour (95 466 litres). La nouvelle installation procure des emplois à une vingtaine de personnes.

Auparavant, les opérations de pasteurisation de la FPAQ se déroulaient principalement dans un immeuble de St-Antoine-de-Tilly. Dans une optique d’efficacité accrue, il a été décidé de déménager ces activités dans une plus grande installation, à Laurierville.

« Ce bâtiment constitue pour la Fédération et les 7300 fermes acéricoles québécoises une très grande source de fierté, indique Serge Beaulieu, président de la FPAQ, qui le qualifie d’outil essentiel au développement de la filière acéricole. En plus de confirmer notre statut de principal producteur de sirop d’érable dans le monde, il permet d’entreposer les sirops qui assurent une stabilité des prix en garantissant un approvisionnement des différents marchés dans l’éventualité de récoltes moins généreuses. » Par exemple, à la suite des relatives faibles récoltes successives de 2005 à 2008, la Réserve stratégique a garanti l’approvisionnement lors du développement des marchés, tant au plan canadien qu’à l’étranger. « C’est notre façon de gérer le risque en acériculture. D’autres secteurs utilisent l’assurance stabilisation ou la gestion complète de l’offre, nous, on met en réserve pour l’avenir. »

La FPAQ a investi plus de 4 millions $ dans l’acquisition de l’édifice et sa transformation en une usine répondant aux normes alimentaires. Sa direction a notamment porté une attention toute particulière à sa sécurité.

Le gouvernement du Québec, par l’entremise du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, dans le cadre du Programme de soutien aux stratégies sectorielles de développement, a accordé 360 500 $ pour les travaux d’optimisation de réception des barils, de pasteurisation, de mise en baril et de recyclage des rinçures.

Source :

Mélanie Bergeron

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