Chemins de transition dévoile son rapport du Défi alimentaire et trace des voies vers une société plus sobre et résiliente

Après avoir lancé le rapport du Défi numérique en octobre dernier, Chemins de transition a dévoilé le rapport du Défi alimentaire hier, lors d’une soirée d’inauguration à la Biosphère de Montréal, avec les acteurs de la société québécoise ayant participé à son l’élaboration. 

Les bouleversements écologiques nous conduisent vers une société profondément transformée. Actuellement, notre système alimentaire émet 34% des émissions de gaz à effet de serre anthropiques à l’échelle mondiale et est également la première cause de la perte de biodiversité, en perturbant grandement les cycles d’azote et de phosphore dans l’environnement. Faire converger les transitions alimentaire et écologique apparaît comme nécessaire et urgent. Si l’on souhaite que cette transition ne soit pas entièrement subie, mais qu’elle soit au moins partiellement choisie, nous devons opérer des changements profonds et systémiques, le plus tôt possible. 

Pour entamer cette transition rapide et complexe, l’Université de Montréal et Espace pour la vie se sont alliés pour proposer Chemins de transition. Divisé en 3 grands défis (numérique – alimentaire – territoire), ce projet a rassemblé une diversité de savoirs et d’expertises du milieu académique, de la recherche et de la société civile, incluant des citoyens et citoyennes. Grâce à la méthode prospective, Chemins de transition et les forces mobilisées ont pu répondre à la grande question « Comment nourrir en santé toujours plus d’humains sans épuiser les ressources terrestres, dans un contexte de changements climatiques ? ». Ces 3 années de réflexion collective ont permis d’établir une vision commune et de tracer un chemin pour opérer la transition alimentaire québécoise sur un horizon de 20 ans. 

 « Face au sentiment d’impuissance que génèrent les bouleversements écologiques, la prospective offre une vision à long terme qui incite à l’action collective. La trajectoire de la soixantaine de jalons à atteindre en 20 ans que propose Chemins de transition donne, à la société québécoise, les bases d’un nouveau contrat social à construire, plus respectueux des limites écologiques de la planète » explique Franck Scherrer, directeur académique du projet Chemins de transition.

« Espace pour la vie joue un rôle clé auprès des citoyennes et des citoyens pour les outiller dans la transition socio-écologique qui s’impose, indique Julie Jodoin, directrice d’Espace pour la vie. Comment revoir notre système alimentaire tout en vivant en harmonie avec la nature ? Quels sont les leviers collectifs qui peuvent nous aider à nous engager dans cette transition ? Et quelles actions individuelles pourrions-nous poser ? Ce rapport sur le Défi alimentaire présente des perspectives de réponse encourageantes en faveur d’un système alimentaire sain et durable. »

Le lancement de ce rapport, détaillant les rôles et implications de chaque partie prenante, n’est pas une fin mais une étape supplémentaire vers notre transition commune et nécessaire. À présent, Chemins de transition amorce la phase de partage des connaissances avec les organismes œuvrant dans le secteur bioalimentaire, les établissements d’enseignement et les professionnels du milieu, pour établir les bases solides d’une alimentation saine et durable à l’horizon 2040.


Faits en bref

  • Avec une population mondiale estimée à près de 10 milliards en 2050, il faudrait, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), augmenter de 50 % la production agricole pour pouvoir répondre à l’augmentation des besoins.
  • Plus de 820 millions de personnes souffrent actuellement de la faim, et selon les scénarios business as usual ou pessimiste de la FAO, ce nombre devrait se situer entre 737 millions et 1,2 milliards d’ici 2050.
  • Le Québec produit beaucoup de nourriture, bien que celle-ci soit en grande partie destinée à l’alimentation animale (maïs et soja). Plusieurs de ses filières réussissent bien à s’exporter, notamment celles du porc, du sirop d’érable, des produits marins et des petits fruits. Sa balance commerciale est positive : en 2020, la valeur de ses exportations agroalimentaires à l’international est estimée à 9,8 milliards de dollars, comparativement à une valeur importée de 7,8 milliards. Malgré l’autosuffisance de certaines industries bioalimentaires, le Québec dépend toutefois grandement de l’importation d’une grande diversité d’aliments pour se nourrir, sans compter les autres intrants nécessaires (ex. semences, engrais, machinerie) et la main d’œuvre étrangère actuellement essentielle pour assurer sa propre production.


À PROPOS DE CHEMINS DE TRANSITION

Les bouleversements écologiques nous conduisent vers une société profondément différente. Cette transformation sociétale interpelle tous ceux et celles qui agissent dans différents secteurs de la société. Chemins de transition, une initiative de l’Université de Montréal et Espace pour la vie, vise à rassembler la communauté universitaire et les forces vives de la société québécoise pour relever ensemble les défis les plus complexes de cette transition.


Une démarche en deux temps est menée :

2020 à 2022 : Des chemins de transition tracés sur trois grands défis

Les savoirs de plus de 1000 intervenants et intervenantes (scientifiques, professionnels comme citoyens, sans compter celui extrait d’un nombre impressionnant de publications !) ont été mobilisés autour de trois défis clés de la transition pour le Québec :

Le Défi numérique, le Défi alimentaire et le Défi territoire

Leur mission ? Choisir collectivement le futur le plus souhaitable possible sur chacun de ces défis, et tracer au moins un chemin de transition pour s’y rendre. Ces chemins identifient les étapes principales à franchir pour bâtir le futur imaginé, ainsi que les nœuds qu’il faudra démêler sur la route. En les développant, ces pionniers et pionnières ont expérimenté une méthode inédite, basée sur une approche à la fois prospective et participative.

2022 à 2025 : Un partage des savoirs au plus grand nombre

L’équipe a déjà commencé à sillonner le Québec pour partager au plus grand nombre les fruits de ces réflexions collectives, en partenariat avec d’autres réseaux de la transition.


À PROPOS D’ESPACE POUR LA VIE

Espace pour la vie regroupe le Biodôme, la Biosphère, l’Insectarium, le Jardin botanique et le Planétarium Rio Tinto Alcan. Ensemble, ils forment le plus grand complexe en sciences de la nature au Canada. Par leurs missions de diffusion, de recherche, de conservation et d’éducation, les musées d’Espace pour la vie accompagnent l’humain pour mieux vivre en harmonie avec la nature, dans le but de contribuer au développement de l’autonomie d’agir de la population en faveur de la protection de la biodiversité et de l’environnement, dans une perspective de transition écologique. 

SOURCE Espace pour la vie