PRODUCTION BIOLOGIQUE CANADIENNE : COMMENT DÉTRUIRE UNE INDUSTRIE EN 500 MOTS?

Pour qui travaillez-vous M. Leblanc? La question est posée à Louis-Philippe Leblanc, journaliste à Radio-Canada, auteur d’un article intitulé Près de la moitié des aliments bio contaminés aux pesticides publié le 8 janvier 2014.

Quelle mouche vous a piqué pour écrire un article semblable? S’agit-il d’un simple amateurisme de votre part ou encore est-ce une commande venue d’on ne sait ou? Je ne peux m’empêcher de poser toutes ces questions à la lecture de votre article.

Commençons d’abord par la photo que vous avez choisie pour illustrer votre article. Il y est écrit noir sur blanc, bien que cela aurait dû être dans le titre, que la plupart des produits testés étaient importés. Voulez-vous bien me dire pourquoi vous avez sélectionné une photo d’une entreprise canadienne alors que celles-ci ne représentaient que 20% de l’étude et que 57% d’entre elles n’avaient aucune trace de pesticide ou de fongicide non homologué par la norme canadienne? Deuxièmement, qu’en est-il de la provenance des raisins, des fraises et des pommes de terre dont vous faites mention et de celle du 1.8% des aliments qui dépassaient la norme permise? Provenaient-ils de Chine, d’Europe, d’ici ou d’ailleurs? Quand on sait que seulement 2% des aliments importés au Canada sont contrôlés, ce que j’aurais aimé apprendre dans votre article, il aurait été intéressant de connaître en détail la provenance du 80% des aliments liés aux résultats. D’autant plus, que le premier janvier dernier, votre collègue Yvan Côté présentait un reportage sur la production biologique en Chine qui donnait froid dans le dos quand on apprenait que ce pays ne détient aucune agence d’inspection des aliments et que pratiquement aucune certification biologique n’a de règles bien définies. En ce qui concerne votre expert auquel vous nous avez référés, Rick Holley professeur en salubrité des aliments qui s’improvise à la fois comme économiste et agronome on se serait attendue à un peu plus de rigueur intellectuelle de sa part. Ce qu’il croit et ce que l’on doit ou non payer ne m’intéressent aucunement, qu’il se contente de commenter l’étude et de mettre en perspective les données qui pourront nous éclairer et nous permettre de nous faire notre propre idée. Merci quand même!

La solution aux problèmes M. Leblanc ne consiste pas à entretenir les préjugés comme vous le faites si bien ni à nourrir la confusion au sein du public pour faire la une. L’information, celle qui nous permet de peser le pour et le contre, les nuances et l’analyse rigoureuse d’un tel dossier sont les seuls outils qui peuvent nous permettre de comprendre les réels enjeux sur le sujet. Le mal que vous faites à cette industrie canadienne et à ces producteurs et transformateurs consciencieux qui se réfèrent à des normes parmi les plus sévères au monde est incalculable. Espérons seulement que le public saura faire la part des choses et continuera à supporter ces valeurs de changements mises en place avec efforts.

Article de Louis-Philippe Leblanc à lire ici 

André Michaud

Développement agroalimentaire

agro@andremichaud.ca