Durant toute l’année 2015, des scientifiques n’ont cessé de nous alerter sur les nombreuses conséquences qui résulteront du changement climatique, comme la probable extinction d’une espèce animale sur six à travers le monde. Au premier rang de leurs inquiétudes, se pose également la question des risques auxquels seront exposées les récoltes, et de nombreuses denrées alimentaires. Dans plusieurs endroits du globe, les agriculteurs devront affronter des complications quotidiennes, et parfois profondes, dans leur activité.
Pour mieux comprendre les changements auxquels le monde agricole devra faire face, et les efforts déployés par les scientifiques pour adapter les récoltes à la sécheresse, la chaîne britannique BBC a récemment sollicité l’avis de plusieurs chercheurs et spécialistes à travers la planète. En utilisant des gènes issus de «plantes de résurrection» comme la rose de Jéricho, Jill Farrant, chercheuse à l’Université du Cap, en Afrique du Sud, travaille par exemple à l’augmentation de la durée de vie des récoltes, sans que celles-ci aient besoin d’eau.
Malgré les déclarations alarmistes de nombreux spécialistes affirmant que «la nourriture est en voie d’extinction», rien ne permet aujourd’hui d’affirmer avec certitude que des aliments très répandus tels que les haricots, le chocolat, le vin, le maïs, ou encore la farine cesseront d’exister dans un avenir proche. «Les cultures ne seront pas directement visées par un risque d’extinction (…) elles continueront à pousser quelque part dans le monde», assure Andrew Jarvis, qui dirige un groupe de recherche aux États-Unis sur le changement climatique, l’agriculture, et la sécurité alimentaire.
Si un risque majeur et à grande échelle d’extinction des denrées alimentaire est donc à écarter, l’avenir de notre alimentation n’est pas pour autant rassurant. Dans de nombreuses régions, l’homme devra certainement changer les endroits où il a aujourd’hui l’habitude de développer ses cultures. Si un tel scénario venait à se confirmer, plusieurs populations pourraient être privées de certaines denrées alimentaires. «Même si la majorité de l’industrie agro-alimentaire n’est pas atteinte, la sécurité des aliments pourra être impactée», estime Margaret Walsh, qui travaille sur les questions écologiques au département d’Etat américain; certaines cultures parviendront toujours à être développées dans certaines parties du globe, mais il n’est pas certain que les habitants de la planète puissent y avoir accès comme aujourd’hui.
Par ailleurs, la production de certains aliments comme le café ou le chocolat serait vraisemblablement touchée de manière significative par le réchauffement climatique. Le niveau d’impact sur ces aliments dépendra de l’ampleur du réchauffement climatique, mais de manière générale, les régions où la température excédera les 30 degrés Celsius seront particulièrement hostiles pour l’agriculture, estime Wolfram Schlenker, professeur à l’Université de Columbia.
Source et information: atlantico