Urbaniser l’agriculture

Par Mathilde Condrain-Morel

En janvier dernier, lors de la Conférence DUX+, des start-ups ont été invitées à présenter leur projet à des acteurs de l’industrie agroalimentaire, qui avaient ensuite la tâche difficile de déterminer l’entreprise à plus haut potentiel. Aujourd’hui, on vous présente celle qui a remporté cette compétition de pitchs : MicroHabitat.

Des cinq entreprises se mesurant à la compétition, c’est MicroHabitat qui s’est démarquée aux yeux des participants à la conférence. En plein dans l’air du temps, Orlane Panet et son complice cofondateur , Alexandre Ferrari-Roy, offrent un service clé en main d’installation, d’entretien et de récolte de potager urbain. S’adressant principalement aux marchés commercial et institutionnel, l’initiative permet à des entreprises et organismes situés en milieu urbain de verdir leurs établissements et de sensibiliser leurs employés à l’agriculture urbaine.

Pour agir là où il faut

Lorsqu’on demande à Orlane Panet ce qui l’a attirée vers ce domaine, elle cite d’emblée des données qui l’ont interpellée à agir. « Ce qui nous a frappés, mon associé et moi, c’est l’état actuel de notre environnement. Un des éléments qui nous a poussés à nous lancer en affaires, c’est de constater que, au cours des 40 dernières années, la planète a perdu le tiers de ses terres cultivables. Malgré tout, la demande mondiale en nourriture augmentera de 35 % d’ici 2030. » Ces chiffres touchent directement l’offre de MicroHabitat et ne sont donc pas tombés dans l’oreille d’un sourd. L’agriculture urbaine devient une solution profitable pour les communautés et c’est là que l’entreprise se démarque. La formation en science de l’environnement et de l’agriculture d’Alexandre a donc permis à MicroHabitat d’offrir une solution à ces enjeux, en choisissant d’optimiser les espaces urbains en place.

Faire mieux, sans se casser la tête

L’avantage de MicroHabitat ? Une solution clé en main qui permet aux entreprises bénéficiaires de profiter des bienfaits d’un potager urbain, sans avoir à se soucier de son installation ou même de son entretien. « Pour le client, concrètement, ça veut dire d’avoir une rencontre avec un agriculteur, de visiter les espaces de sa propriété et, par la suite, tout le processus se fait par appels ou échanges de courriels. L’investissement de temps est donc minime pour notre clientèle. » Un système de production potagère est mis en place en utilisant la technologie de pots de géotextile, ce qui permet une installation qui ne nécessite pas de changement à la structure de l’édifice et qui est, par le fait même, moins coûteuse. Orlane Panet est fière des bénéfices dont profitent ses clients grâce aux services de son entreprise : « Le concept, c’est vraiment d’avoir un fermier sur son toit, qui fait l’entretien du potager et qui en récolte les produits ! »
Pour ceux qui désirent s’impliquer davantage dans leur potager urbain, c’est possible également, notamment grâce aux formations données par MicroHabitat, dont l’objectif est d’éduquer le plus de gens possible aux rudiments de l’agriculture urbaine.

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Défis et idées de grandeur

Les plus grands défis rencontrés par l’entreprise touchent sa croissance rapide. MicroHabitat a toujours estimé en début de chaque année que son chiffre d’affaires doublerait et, chaque année depuis les trois dernières années, les prévisions ont été dépassées. D’ailleurs, l’entreprise a déjà atteint une augmentation de 250 % en 2019. Comme l’engouement est fort, MicroHabitat doit continuer d’offrir un service de qualité et de trouver du personnel engagé qui pourra mener à bien les différents projets qui se développent. Il faut donc être bien organisé et s’adapter rapidement à des objectifs constamment redéfinis. Parallèlement, le développement de l’entreprise n’a pas d’autre choix que d’aller dans le même sens, ce qui pousse MicroHabitat à envisager une croissance constante, variant entre 200 et 300 %, pour les cinq prochaines années. L’entreprise souhaite également ouvrir un deuxième bureau d’ici deux ans, pour ainsi aller toucher d’autres marchés urbains, et travaille activement à la refonte de son site web, afin de mieux interpeller les acteurs du changement vert. Attendez-vous donc à voir Montréal se verdir davantage et à observer des potagers urbains dans une ou deux autres villes du Québec d’ici les cinq prochaines années !

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Redonner à la communauté

MicroHabitat a le vent dans les voiles, mais ne perd jamais de vue sa mission première : verdir les milieux urbains afin de réduire l’impact environnemental résultant de l’épuisement des terres agraires. Orlane Panet le précise elle-même : « Nous ce qu’on veut à la base, c’est que la ville se verdisse et que les gens cultivent plus localement. En comprenant la vision principale, ce qu’on fait par la suite, que ce soit par du développement d’affaires ou simplement du partage d’informations, c’est de créer toute une communauté qu’on essaie de mobiliser. » Le développement durable est donc au cœur des activités de l’entreprise et la force de la communauté la propulse au quotidien. Ce n’est pas étonnant qu’une des plus grandes fiertés des jeunes entrepreneurs réside dans le partenariat mis en place avec le Club des petits déjeuners. Pour eux, il était primordial que les ventes de l’entreprise dépassent l’objectif purement mercantile et ils voulaient pouvoir redonner à la communauté. C’est maintenant chose faite puisque chaque pot géotextile vendu permet à un enfant de déjeuner, et c’est près de 2 000 déjeuners qui ont été distribués grâce à ce partenariat l’an passé. MicroHabitat souhaite poursuivre dans cette voie et potentiellement développer d’autres partenariats avec des intervenants qui ont à cœur de rendre les villes plus vertes et de changer la société.

Intéressé par leurs services ?

Contactez-les : microhabitat.ca