Amazon passe à la vitesse supérieure dans le supermarché sans caisses – Partie 1

En février dernier, Amazon ouvrait son premier supermarché Amazon Go Grocery automatisé et sans caisses à Seattle, où se trouve le siège social du groupe. Ce magasin sans caisses prend ainsi la relève des précédents magasins Amazon du même nom, mais se concentre sur l’épicerie. | Par L’actualité ALIMENTAIRE

Il y a un an, le Wall Street Journal nous apprenait qu’Amazon comptait lancer un nouveau concept de supermarché. Deux ans après le lancement de sa toute première boutique sans caisses et avec un an de retard, le géant du e-commerce a finalement lance son Amazon 2.0 intitule Amazon Go Grocery, un supermarché intelligent ou le client n’a plus besoin de passer à la caisse.

Ce retard attribuable a des erreurs informatiques lors de tests semble derrière les préoccupations d’Amazon qui semble vouloir tabler sur le succès de ce premier magasin. « Nous avons créé la technologie de magasinage la plus avancée du monde pour que vous n’ayez jamais à faire la queue », a d’ailleurs fait savoir Amazon lors de l’ouverture de son épicerie du futur.

De tout en plus gros

Une des nouveautés majeures d’Amazon Go Grocery, c’est sa taille qui atteint près de 1000 mètres carrés. Il est bien plus spacieux que l’un ou l’autre des 25 magasins
Amazon Go moyens de 230 mètres carrés. Le premier vise le snacking des employés de bureau, le nouveau concept, l’alimentation des foyers. D’ailleurs, la gamme de produits d’alimentation proposée y est plus importante. On y trouve de la viande sous emballage, des fruits de mer, du pain, des fromages, des pâtisseries et une sélection de bières, de vins, de spiritueux. Côté fruits et légumes, les prix sont factures à la pièce.
Il n’est donc pas nécessaire de réaliser de pesée. Une banane coute 19 cents, un avocat se vend 49 cents.

Le consommateur au cœur d’un modèle rentable

Quant au concept d’utilisation d’achat, il est simple et conçu en fonction du consommateur moderne. Pour l’utiliser, il faut simplement disposer d’un compte Amazon et on s’identifie avec l’application gratuite Amazon Go à l’entrée du magasin, en scannant un code QR. Lors des courses, il suffit de placer les produits dans son sac ou son chariot. Lorsqu’on a terminé ses emplettes, on sort sans faire la queue ni passer à la caisse. Amazon utilise des technologies qui s’apparentent a celles que l’on trouve dans les voitures autonomes (cameras, capteurs, intelligence artificielle). Celles-ci permettent d’analyser les moindres faits et gestes des consommateurs et donc de connaitre leurs habitudes d’achat.

Ce que l’industrie sait à ce stade -ci

L’industrie du commerce de détail sait déjà certaines choses au sujet des futurs projets d’Amazon. Premièrement, selon le Wall Street Journal, les nouveaux supermarchés seront situés à l’extérieur des centres urbains et seront conçus pour répondre aux besoins d’une clientèle moins aisée que celle des jeunes professionnels fidèles à la chaine Whole Foods.

Deuxièmement, ces supermarchés proposeront des aliments plus traditionnels que ceux habituellement offerts par Whole Foods, par exemple « des boissons gazeuses et des biscuits Oreo ».

Et troisièmement, le premier supermarché qui ouvrira ses portes à Los Angeles sera probablement dote d’une « cuisine d’envergure » qui permettra la préparation d’alimentsàa grande échelle.

Mais tout cela n’est qu’un début.

Voici ce à quoi vous pouvez vous attendre

Les informations qui sont présentées ci-dessous relèvent certes de la conjecture, mais elles s’appuient sur une étude minutieuse du comportement d’Amazon au cours des dernières années et tiennent compte des nombreux développements qui ont touché le commerce de détail durant cette même période. Toutes ces hypothèses se fondent sur les éléments qui ont fait le succès de la promesse de marque d’Amazon : la sélection, la commodité et les bas prix.

Dans l’ensemble, l’industrie devrait s’attendre à ce que les supermarchés de l’avenir d’Amazon possèdent cinq caractéristiques clés.

La distinction entre le magasinage et l’achat

Au cours de la dernière décennie, la montée en puissance d’Amazon et du commerce électronique nous a enseigne que l’achat et le magasinage sont des concepts bien distincts.

En effet, alors que le magasinage relève de la découverte et de l’inspiration, l’achat répond a un besoin de commodité, de gratification immédiate et d’efficacité. De nos jours, il est erroné de croire que les consommateurs voudront faire ces deux activités au même moment. Si Amazon nous a appris quelque chose, c’est bien que lorsque les consommateurs savent ce qu’ils recherchent, ils veulent prendre le moins de temps possible pour l’acheter.

L’épicerie se trouve en plein milieu de la dichotomie magasinage-achat. S’il est vrai que certaines personnes adorent se rendre au supermarché pour sélectionner leurs articles sur place, de nombreux consommateurs voient l’épicerie comme une tache parmi tant d’autres dans leur semaine bien remplie.

Parfois, il est possible de se débarrasser de cette tache en achetant ses aliments et autres produits domestiques depuis le confort de son foyer, mais dans d’autres situations, il est plus simple de s’en occuper sur le chemin du retour après sa journée de travail. Lorsqu’il est question d’épicerie, la méthode d’acquisition dépend donc de la catégorie du produit et du contexte. Dans certaines conditions, des facteurs comme l’endroit où se trouvent les consommateurs et l’importance qu’ils accordent à l’apparence de leurs fruits et légumes peuvent faire pencher la balance. La rumeur selon laquelle le projet pilote de Walgreens et Kroger aurait été une réussite en est un bon exemple. S’il est pratique de magasiner sur place, les consommateurs continueront de le faire, mais pas nécessairement pour tous les aliments qu’ils désirent acheter.

Il y a donc fort à parier qu’Amazon tentera de répondre a cette diversité des besoins en concevant des supermarchés qui mettront fin à l’indissociabilité du magasinage et de l’achat, un concept qui prévaut depuis 1916, l’année ou Piggly Wiggly a inventé l’épicerie moderne et transforme les consommateurs du monde entier en parfaits employés d’entrepôt.

L’exécution des commandes sur place

La distinction entre le magasinage et l’achat au sein d’un supermarché est sans contredit une excellente idée sur papier, mais son application réelle est une tout autre paire de manches. Heureusement, les deux prochaines caractéristiques présentées dans cet article apportent une solution à cette question.

Avant toute chose, il faut se rappeler que les nouveaux supermarchés d’Amazon seront construits à partir de zéro. Ainsi, puisqu’elle ne sera pas limitée par la technologie existante ou par les plans d’anciennes succursales, Amazon pourra intégrer les meilleures pratiques en matière d’entreposage et de suivi des stocks lorsqu’elle concevra ses opérations.

Ainsi, les entrepôts des supermarchés d’Amazon pourront être conçus comme des centres d’expédition modernes.

Les arguments qui motivent une telle conception sont bien simples. Les supermarchés sont généralement situés à proximité du lieu de résidence des consommateurs. En plus de permettre à ces derniers de s’y approvisionner facilement, cela offre l’avantage de limiter les couts associés à la livraison. Or, les entrepôts des supermarchés traditionnels n’ont jamais été conçus en fonction de la livraison.

En aménageant des centres hyperlocaux spécialises dans l’exécution automatisée des commandes, les détaillants sont en mesure d’acheminer rapidement des produits à leurs clients, le tout à moindre cout et dans les délais voulus. Cette idée est déjà dans la mire d’une ribambelle d’autres entreprises, qu’on pense à Walmart, a Albertsons ou à Meijer, pour ne nommer que celles-là. Or, là où ces dernières doivent composer avec les contraintes de leurs bâtiments existants, Amazon est libre d’innover sans devoir tenir compte d’un quelconque héritage architectural.

Dans un tel contexte, Amazon a le champ libre pour mettre sur pied un prototype de supermarché dont l’entrepôt serait optimisé en fonction d’un nouveau concept et d’une nouvelle expérience, plutôt que de simplement modifier ses installations existantes en réponse a la pression de ses concurrents.