Épurée : le succès est dans… la purée !

Marco Gagnon ne s’est pas inventé entrepreneur. Fils d’un restaurateur, il se découvre à la fois l’âme d’un chef et la fibre d’entrepreneur. Bien avant de créer Épurée, qui lui vaudra les louanges de l’industrie, il fait ses classes pour devenir chef d’entreprise sur les bancs d’école tout en gagnant sa croûte dans les meilleurs restaurants de la province. C’est là qu’il apprend à faire de la purée. C’est là qu’il a son idée pour en faire un business.

L’efficacité et le gaspillage alimentaire

Actuellement, Marco Gagnon cherche à la fois à optimiser son temps d’opération et à rester fidèle à une de ses missions d’entreprise qui vise à travailler dans le respect des produits qu’il utilise dans la fabrication d’Épurée.

Ainsi, au lieu d’aller chercher ses légumes directement chez les producteurs, il fait appel à des distributeurs qui viennent lui livrer ce dont il a besoin à sa porte. « Je vise même à faire uniquement appel à des distributeurs qui pourront m’offrir des légumes recoupés. Je veux avoir la possibilité de commencer à cuisiner dès le début de ma journée. »

En prenant comme exemple l’entreprise Loop, Marco Gagnon souhaite aussi éviter le gaspillage alimentaire en acceptant les légumes moches ou invendus. « Je suis actuellement en discussion avec des distributeurs à ce sujet. »

Quant à ses propres retailles de légumes, le jeune entrepreneur de la Montérégie les revend à un fermier qui s’en sert pour nourrir ses cochons. « Je transforme actuellement 800 kilos de légumes et je ne jette qu’un demi-sac de vidanges. »

La recherche et le développement

Faire des purées, pas de problème pour Marco Gagnon. « Les purées, je savais pas mal comment les faire. » Pour lui, le défi résidait dans l’installation de ses assises afin d’être en mesure de produire suffisamment de son produit pour qu’on le remarque et qu’il puisse rentabiliser son entreprise en démarrage. « Le plus dur, c’était d’avoir l’équipement qui me permettrait de passer d’un petit volume à un volume industriel. » Son souhait actuel est d’ailleurs de passer à 12 000 unités par semaine. « J’ai de la place pour produire de grosses quantités », indique celui qui fournit ces produits autant au secteur des HRI qu’à celui du commerce de détail.

Mission sociale

Si Marco Gagnon ne se cache pas qu’il a vraiment eu la piqûre pour la cuisine pour la première fois à 22 ans, au moment où ses parents lui ont demandé de venir leur donner un coup de main au resto familial, il indique qu’Épurée va plus loin que sa simple passion pour les fourneaux. « Ce qui me drive, c’est de pouvoir être un acteur positif de changement. Trouver un sens à mon entreprise, c’est important pour moi. »

Il le prouve d’ailleurs en faisant appel à des personnes handicapées de L’atelier industriel de Saint-Jean- sur-Richelieu pour faire le montage de ses boîtes. « À l’avenir, je souhaiterais aussi que des personnes handicapées puissent m’aider en ce qui a trait à la production. »

Les recommandations de Pigeon BRANDS Par Stéphane Crevier, vice-président, stratégie de marque et croissance, Montréal

L’identité de marque

Améliorer l’identité et l’image de marque, autant sur l’emballage que sur les autres points de contact.

Pour la plateforme visuelle des emballages, Épurée doit miser sur l’impact. Il faut revoir l’ensemble pour créer plus de contraste, tout en considérant l’environnement de la nouvelle catégorie (nouveaux compétiteurs, codes de catégorie).

Pour construire une marque, il faut éviter d’être seulement beau. Il faut aussi s’assurer d’être vu et compris rapidement dans le contexte d’un magasin. L’objectif est de mieux communiquer l’offre du produit. Le traitement actuel d’illustration ne rend pas la compréhension du produit assez claire et l’ajout de messages sur l’emballage pour communiquer l’aspect pratique serait pertinent.

La mise en marché

Pour être vu, il faut être bien positionné en magasin. Puisque le produit sera désormais vendu frais, et non surgelé, c’est le moment idéal pour bien se positionner. Comme vous êtes uniques dans votre catégorie, faites un planogramme d’où il serait le plus approprié de positionner votre produit en magasin.

En « redémarrage », profitez de la situation pour ne pas vous limiter à une section. Il faut considérer plusieurs catégories de mise en marché pour tester la réponse du consommateur (boucherie – avec Plaisirs Gastronomiques, fruits et légumes, mets préparés).

L’emballage

La compréhension de la saveur et la navigation devront être améliorées, avoir une plus forte personnalité. Aussi, la diversité des illustrations, identiques d’une saveur à l’autre, ne permet pas d’avoir une bonne compréhension.

Les attributs des produits sont trop timides : ils doivent être plus faciles à repérer sur l’emballage.

En panneau secondaire : il faut regrouper les informations sur les valeurs de l’entreprise et son histoire. Raccrocher le storytelling à l’adresse web pour en apprendre davantage et inviter les gens à découvrir les recettes. Il faut conserver l’astuce recette.

Il faut augmenter le côté appétissant du produit, reproduire le look d’une assiette de chef au lieu du côté botanique. Cela nous permettrait d’améliorer la perception du goût et d’être plus en lien avec l’histoire de marque : le Chef.

Inspirer le consommateur à l’aide d’images sur la face principale du produit aidera à sa compréhension. Dites-lui comment ce produit peut lui faire sauver du temps ou épater ses invités, et il saura déjà quoi en faire.

Il faut mettre de l’avant le message sur la simplicité des ingrédients.

Communiquez sur l’économie circulaire (retailles de légumes qui servent à nourrir les cochons, pliage de boîtes par des personnes handicapées, etc.), sur l’implication de l’entreprise et de la personne derrière dans la communauté, etc.