Est-ce que ça marche l’étiquetage nutritionnel ?

Voilà déjà trois ans qu’est apparu le Nutri-Score sur les produits de consommation alimentaire de nos cousins français. À cette occasion, l’Observatoire de l’alimentation a souhaité dresser un bilan de cette application à double vocation (s’assurer que les industries mettent sur le marché des produits de meilleure qualité et inciter les consommateurs à mieux orienter leurs achats. Si l’on se fie aux chiffres, les résultats sont probants puisque 50% des Français auraient changé leurs habitudes de consommation grâce à cet étiquetage. 

C’est depuis le jour de l’Halloween 2017 que tous les joueurs faisant partie du monde de la distribution et de la production agroalimentaire peuvent se conformer à l’étiquetage du Nutri-Score. Celui-ci permet de rendre compte de la qualité nutritionnelle des produits en les classant dans un code de couleur (du vert foncé à l’orange foncé) et selon une note (de A à E). 

Selon le récent bilan publié par l’Observatoire de l’alimentation et Santé publique France, ce ne sont pas moins de 50% des produits retrouvés sur le marché qui porteraient ladite étiquette. 

Ainsi, au début de l’automne 2020, 500 entreprises du secteur agroalimentaire avaient adhéré au Nutri-Score (en France, cela représente la moitié du volume des ventes). On explique que 89% des produits qui présentent cet affichage nutritionnel sont vendus en grandes et moyennes surfaces ou par des distributeurs spécialisés. La classe A (meilleure qualité nutritive) est la plus représentée avec 31,7% d’étiquettes. 

Le bilan met aussi en lumière que ce sont les marques de distributeurs et les marques nationales qui apposent le plus régulièrement le logo sur leur produit. On note qu’ils ont davantage tendance à étiqueter les produits les mieux classés. 

Les étiquettes apparaissent toutefois plus souvent chez les marques des distributeurs que sur celles des marques nationales. Toutefois, dans les deux cas, l’étiquetage est en progression. 

Il est à noter que sept produits ne sont pas signalés par le Nutri-Score. Ils sont ceux où l’on retrouve le plus de sodium, sucres et gras. On peut penser au fromage et confiseries. 

Ça « score » chez les consommateurs et ça fait des petits 

L’étiquetage Nutri-Score est très populaire auprès des consommateurs. À la fin de 2020, 93% d’entre eux étaient en mesure d’identifier le logo et 66% en connaissaient les détails. Mieux encore, pour 33% de ceux-ci, cet étiquetage est déterminant dans le choix de ses achats et plus d’un Français sur deux dit avoir changé ses habitudes de consommation grâce à cet outil. 

Le bilan souligne aussi les effets bénéfiques sur la santé. En effet, les personnes consommant des aliments mieux classés présentent moins de risque de maladies chroniques (maladies cardiovasculaires, cancers, asthmes…). 

Selon les résultats de l’étude, le logo est jugé facile à identifier et à comprendre par tout le monde, toutes catégories sociales confondues. Selon le sondage réalisé, il améliorerait également le consentement à payer pour des produits plus sains et diminuerait l’achat de produits de mauvaise qualité nutritionnelle. 

Devant sa popularité, pas surprenant que six autres pays l’aient adopté (Allemagne, Belgique, Espagne, Luxembourg, Pays-Bas, Suisse) et qu’en début d’année, une gouvernance européenne du Nutri-Score se soit mise en place. 

En terminant, notons que le programme national 2019-2023 prévoit que l’affichage du Nutri-Score soit étendu aux produits vendus en vrac et à l’alimentation dans la restauration. 

Source L’actualité ALIMENTAIRE