Groupe Export : tirer parti des revers de 2020

La pandémie de COVID-19 qui continue de sévir apporte son lot de perturbations et le secteur des exportations alimentaires ne fait pas exception. Toutefois, l’industrie alimentaire québécoise est reconnue pour être résiliente et transformer les revers en opportunités. Ne serait-il pas possible de déceler, dans tous ces bouleversements, des débouchés pour les exportateurs québécois ? | Par Audrey-Éve Néron, conseillère à l’exportation

Devant la crise, de nombreux pays partagent les mêmes tendances de consommation alimentaire. Comme le souligne Francis Parisien, vice-président Est-du-Canada chez Nielsen, « les réactions des détaillants et des consommateurs sont peut-être légèrement différentes, mais la COVID-19 nous montre que les consommateurs […] ont pratiquement tous les mêmes inquiétudes et les mêmes habitudes face à l’adversité ».

La praticité du commerce en Ligne

Si 2020 a laissé sa marque sur les habitudes de consommation, c’est certainement l’intensification du commerce en ligne qui saute d’abord aux yeux. En effet, selon les données du U.S. Department of Commerce, « le montant dépensé en ligne chez les détaillants alimentaires par les Américains a grimpé de 44,4 % en cours d’année ».

En France, le bond peut sembler plus modeste, avec une augmentation de 14 %. Soulignons cependant que la France arrive première en Europe dans l’alimentation en ligne, débutant ainsi 2020 avec une longueur d’avance. La firme internationale Altios, partenaire du Groupe Export dans le cadre du programme ZENiTH, mentionne que, depuis la crise sanitaire, la croissance de ce secteur est exponentielle. En effet, pendant le confinement, les consommateurs de tous les âges ont choisi de s’approvisionner en ligne afin de réduire les contacts dans les espaces publics. Selon Sylvain Charlebois, analyste du secteur et professeur à l’Université de Dalhousie, plus la pandémie perdure, plus ces nouvelles habitudes de consommation seront durables.

À l’instar de la France et des États-Unis, la Chine a également effectué un bond important en ce sens. Depuis la pandémie de COVID-19, 58 % des Chinois disent vouloir acheter davantage en ligne. Une occasion que les exportateurs québécois auraient tout avantage à saisir puisque, selon Altios, le commerce électronique est le principal canal de distribution pour les aliments importés. En effet, 74 % des consommateurs chinois de produits importés ont fait leurs achats en ligne, le plus souvent sur des plateformes appartenant à de grands détaillants, tels que JD.com ou Tmall.

L’envie de cuisiner davantage

Les derniers mois ont également décuplé l’envie pour les consommateurs de manger plus souvent à la maison et de cuisiner davantage. En effet, Altios constate une hausse marquée des ventes de produits de base pour « faire soi-même » en France, dont une augmentation de 135 % pour les ventes de farines et de 148 % pour les levures et les sucres. Altios rapporte ainsi que 47 % des Français déclarent cuisiner davantage qu’avant la crise.

Plus encore, Nielsen souligne que « 86 % des consommateurs chinois ont indiqué vouloir manger plus à la maison après la crise », créant une occasion d’affaires intéressante en ce qui concerne les ingrédients et les aliments entrant dans la composition des recettes. Ces données appuient une autre tendance qui a largement retenu l’attention des observateurs du secteur : la croissance rapide dans les rayons centraux des supermarchés, là où l’on trouve un grand nombre de produits non périssables qui s’exportent plus facilement que les produits frais.

La qualité : l’arme secrète des produits du canada

Finalement, il importe de se souvenir que plusieurs pays partagent un autre dénominateur commun : l’intérêt des consommateurs pour les aliments sécuritaires.

On remarque que, partout, les consommateurs exigent de la qualité dans les aliments qu’ils consomment, surtout depuis la pandémie. Ailsa Wingfield, directrice générale de Nielsen Global Intelligence, indique que « les consommateurs veulent comprendre la chaîne d’approvisionnement, avec une transparence totale et des détails sur les mesures prises pour assurer leur sécurité ».

Avec ses normes de qualité, de salubrité et d’innocuité élevées, le Canada fait figure de modèle dans le monde entier. Les produits du Canada, et par ricochet du Québec, bénéficient d’un a priori positif à ne pas négliger au moment de faire son entrée sur un nouveau marché. À nous maintenant d’en tirer parti.