Industrie alimentaire et intelligence artificielle 

Le consommateur de nouveau millénaire désire, plus que jamais, une offre personnalisée. Pour arriver à répondre à la demande, les producteurs de demain devront obligatoirement se fier sur la gestion des données, sur l’intelligence artificielle et sur la qualité de l’information plutôt que sur la taille des usines. Fini l’ère des petits tableaux Excel faits maison. 

Alors que les secteurs de l’économie et de la santé ont, depuis longtemps déjà, intégré la gestion des données dans leur processus de gestion, l’industrie alimentaire n’y échappe plus, elle non plus. L’avenir du monde agroalimentaire passe par les réseaux sociaux et par l’analyse des données que fournissent désormais les consommateurs tous les jours de leur vie. Et si l’industrie n’intègre pas rapidement les informations que lui confient les consommateurs, elle risque de perdre cette clientèle toujours plus volatile. 

Et alors que le secteur des HRI reprend vie, l’importance de se mettre à l’écoute des consommateurs via ces données devient un must et les experts prévoient une évolution mesurable lorsque la pandémie sera bel et bien terminée. 

Des applications au service du consommateur 

En France, par exemple, cette demande croissante d’informations détaillées sur les produits émanant des consommateurs a convaincu les multinationales de l’agroalimentaire de se regrouper. On a ainsi vu apparaître des systèmes d’étiquetage tels le Nutri-Score ou l’Éco-Score (voir notre numéro précédent).  

Il existe d’autres applications similaires qui permettent aux industries et aux producteurs de mieux comprendre leurs clients et, ainsi, de raffiner les produits qu’on leur offre. 

Ce genre d’application peut aller plus loin, par exemple, faire la lutte au gaspillage alimentaire. C’est ainsi que la société britannique Winnow a développé une balance intelligente qui permet d’identifier les aliments jetés à la poubelle et, par conséquent, de réduire le gaspillage alimentaire dans les cuisines de collectivités.  

Quelques dizaines de dispositifs du genre ont aussi été installés en Belgique. 

À titre d’exemples, nommons Robovision.AI qui associe « deep learning » et « machine learning » afin d’effectuer l’analyse de l’environnement réel; Carrefour, pour sa part, s’appuie sur la blockchain, une plateforme technologique qui permet de stocker et de transmettre des informations sur le web par blocs codés et identifiés par tous les intervenants de la chaîne, pour faciliter l’accès du client à des informations sur la traçabilité et le contrôle des produits qu’il achète au supermarché tout en lui donnant la possibilité d’interagir; et finalement Colruyt, qui  a lancé une balance intelligente, développée en collaboration avec Robovision, qui permet de reconnaître 120 fruits et légumes différents.