En juin dernier, est né à Granby la coopérative de solidarité Le petit abattoir. Ce projet de micro-abattoir permettra de desservir les éleveurs à petite échelle de la Montérégie et supportera l’émergence d’une agriculture écologique à dimension humaine. Comme cela existe ailleurs dans le monde, l’abattoir sera construit dans quatre conteneurs maritimes et répondra aux plus hautes normes d’inspection (HACCP*). Initié par des gens qui croient fermement en une agriculture de proximité, soucieux du bien-être des animaux et ayant à cœur la vitalité du milieu rural, le projet répond à plusieurs des préoccupations partagées par les consommateurs.
Le manque d’abattoirs : un frein à l’essor d’une agriculture pourtant désirée.
« L’agriculture à petite échelle connaît un véritable engouement, mais le manque criant d’infrastructures constitue un frein majeur pour les petits éleveurs qui désirent faire les choses autrement. », déclare Marc Séguin, président du conseil d’administration. En effet, le constat du manque d’abattoirs au Québec fait largement consensus, et l’offre d’abattage ne sait répondre aux besoins particuliers des éleveurs non-conventionnels. Leurs oiseaux doivent souvent parcourir des centaines de kilomètres vers les quelques rares infrastructures, industrielles, qui acceptent d’abattre ces volailles, impactant tant le bien-être des animaux que la rentabilité des élevages. Les instigateurs du projet se sont donc mobilisés autour d’une solution à petite échelle, adaptée aux petits éleveurs: rythme lent, stress minimal, respect des demandes particulières, traçabilité, relation d’égal à égal. De plus, l’équipe croit fortement en la solidification du tissu économique régional que l’abattoir entraînera, à l’instar de ce qui s’est produit dans d’autres pays.
Engager la communauté dans la solution
Pour se concrétiser, le projet a besoin d’appuis. La coopérative lance donc sa campagne de levée de fonds. Le public peut dès maintenant supporter le projet sur la plateforme La Ruche, ou contribuer en argent, en ressources matérielles ou en main-d’œuvre en écrivant à info@lepetitabattoir.com. Des activités bénéfices seront annoncées sous peu. La campagne de financement se poursuivra jusqu’à la fin février 2020.
L’équipe
Marc Séguin, artiste et propriétaire d’une fermette en auto-consommation; Simon Mathys, chef au restaurant Manitoba; Carole Verreault, experte en financement d’entreprises collectives, gestionnaire à la retraite de la caisse d’économie solidaire ; Fernande Ouellet, agricultrice de Granby; Martin Campbell, enseignant en boucherie au Centre professionnel Brome-Missisquoi.