La petite histoire de grandes personnes, acte 2 : Vivre et survivre la COVID-19

Quelques jours après l’annonce de cette pandémie mondiale, nous avons décidé de prendre des nouvelles de neuf HUMAINS qui, jour après jour et de près ou de loin, s’investissent dans la filière agroalimentaire. D’entrée de jeu, il faut dire que cette petite histoire se jouera en quatre temps. La première entrevue a été réalisée vers la mi-avril, soit un mois après le début de la pandémie. Ce deuxième acte se joue à la mi-juin. Les deux autres entrevues seront réalisées en septembre 2020 ainsi qu’en mars 2021, soit respectivement 6 et 12 mois après le début de la crise. | Par Lise Gallant

Pierre Dolbec

Je suis vice-président, Ventes et approvisionnement chez VegPro. Notre entreprise possède trois divisions : Québec, Colombie-Britannique et Floride, États-Unis. Nous produisons diverses salades, soit en barquettes ou en kits, ainsi que des légumes frais. Nous distribuons principalement au détail et auprès des services alimentaires. Nous avons 1000 employés.

Réflexions personnelles

Mon état d’être actuel se résume ainsi : je suis optimiste.

La plus grande révélation sur moi-même depuis le 13 mars, c’est ma capacité d’adaptation rapide.

Ce qui fait mon bonheur ces jours-ci, c’est le beau temps et l’arrivée de la saison maraîchère locale.

Ma plus grande angoisse en ce moment, c’est encore la durée de cette crise et la deuxième vague potentielle.

Si j’avais une baguette magique, je ferais apparaître un vaccin, un remède pour combattre la COVID-19.

Si j’avais une baguette magique, je ferais disparaître l’incertitude qui cause beaucoup d’angoisse et de stress.

Ma pensée positive du jour : ça va bien, on peut enfin le dire au présent.

Dans ma vie privée, la COVID-19 a amené des changements quant à la planification de nos divers projets de vacances, de voyages, de sorties culturelles. Maintenant, nous sommes tenus d’improviser ; on vit plus au jour le jour.

Dans ma vie professionnelle, la COVID-19 a provoqué l’annulation des trade shows, les congrès et conférences, bref, toutes les formes de rassemblement. Cela a assurément de grosses répercussions sur le développement des affaires et nos relations avec les clients.
Il faut inventer de nouvelles façons de se promouvoir, d’assurer une présence auprès de nos partenaires d’affaires.
Ce que j’espère de plus positif après la COVID-19, c’est d’en tirer profit. Déjà, nous avons mis en place des façons de faire efficaces pour mieux gérer notre temps et on constate déjà des bénéfices.

Réflexions sur Le business

Présentement, le business a surtout été affecté par la COVID-19 dans nos façons d’être en réunion, de se rencontrer virtuellement pour faire des affaires.

Les revenus, la production et le nombre d’heures sont plutôt demeurés stables pendant cette crise. La demande et les ventes au détail ont augmenté alors que, du côté institutionnel et HRI, nous avons connu une baisse massive. La bonne nouvelle, c’est que ça commence à reprendre dans ces secteurs. Donc, finalement, il y a eu une sorte d’équilibre.

Ce sur quoi je « focusse » le plus aujourd’hui, c’est la main-d’œuvre aux champs. C’est vraiment notre plus grand défi ces jours-ci. Il est très difficile pour nous présentement d’anticiper la demande et de la mesurer afin de l’arrimer avec nos récoltes.

Ce qu’il y a de positif pour mon business aujourd’hui en trois mots : l’attitude positive, la détermination et la persévérance ressenties.

Achat local : les distributeurs le supportent et l’encouragent plus que jamais et les consommateurs sont, eux aussi, plus sensibilisés à son importance. Ce n’est qu’une question de temps avant que les prix se stabilisent. Il ne faut pas oublier que, plus on va acheter localement, plus les volumes vont augmenter ET plus les prix à l’unité seront réduits. Plus de volume = moins cher.

Le business va survivre à la COVID-19, c’est assuré pour deux raisons : 1) nous sommes classés dans les services essentiels et 2) notre gamme de produits propose une alimentation saine et locale.

Ce que j’imagine de plus différent dans six mois, voire un an, ce sont des gammes de nouveaux produits. Nous travaillons tous les jours pour satisfaire les nouveaux besoins de nos consommateurs et les aider à développer de saines habitudes alimentaires pour vivre en santé.

Mes ressources les plus précieuses aujourd’hui sont mes collègues, mon équipe, nos clients : les HUMAINS qui font tourner la roue !

Si je dois définir le climat de travail en trois mots, alors je dirais : excellent, excellent, EXCELLENT.

Ce que je fais de différent dans mon business depuis le début de la crise et qui va s’en doute rester, c’est d’agir et de réagir au quotidien : le day-to-day pour s’adapter aux besoins changeants et faire preuve quotidiennement de flexibilité. On travaille moins sur les projections et plus sur les temps de réaction.

Ma bonne nouvelle aujourd’hui, je dirais que c’est enfin l’été, YÉ ! C’est bien parti pour aller bien !

Sur une bonne note, j’aimerais dire à mon équipe : « Continuez votre excellent travail ! »

———————————————————-

Pascal Primiano

Je suis directeur de la mise en marché des fruits et légumes chez Super C, Metro. Nous assurons l’approvisionnement et la distribution des fruits et légumes, des noix, du floral et du saisonnier. Nous comptons 6 personnes dans l’équipe, plus de 90 000 employés chez Metro au Canada, dont 60 000 au Québec.

Réflexions personnelles

Mon état d’être actuel se résume ainsi : très occupé, busy bee.

La plus grande révélation sur moi-même depuis le 13 mars, c’est ma capacité d’adaptation, la façon dont je m’adapte à mon nouveau quotidien.

Le soleil fait mon bonheur ces jours-ci en plus du bonheur d’aider mon gendre et ma fille à parachever les travaux de construction de leur nouvelle maison.

Ma plus grande angoisse en ce moment, c’est la peur d’en échapper, tout va si vite et tout est si différent.

Si j’avais une baguette magique, je ferais apparaître mon équipe au bureau. J’y travaille en solo depuis quelques semaines.

Si j’avais une baguette magique, je ferais disparaître tout le stress et l’angoisse occasionnés par la COVID-19.

Ma pensée positive du jour : restons positifs et gardons le sourire, car de belles choses sont à venir dans un avenir rapproché.

Dans ma vie privée, je suis devenu beaucoup plus sédentaire depuis le début de cette pandémie.

Dans ma vie professionnelle, la COVID-19 a provoqué l’annulation de tous les événements, ce qui donne lieu à de nouvelles façons de faire du business.

Ce que j’espère de plus positif après la COVID-19, c’est que nous en ressortions tous grandis et très solidaires.

Réflexions sur Le business

Mon business est très peu affecté par la COVID-19. Bien honnêtement, nous avons maintenu un bon approvisionnement et une excellente distribution.

Le travail n’a pas vraiment augmenté en production. Les revenus sont également, disons-le, équilibrés. Pour maintenir cet équilibre, il nous a fallu investir énormément d’heures dans les suivis.

Ce sur quoi je « focusse » le plus aujourd’hui, c’est de garder les membres de mon équipe connectés et enlignés sur nos objectifs.

Ce qu’il y a de positif pour mon business aujourd’hui en trois mots : l’engagement de l’équipe, notre sourire collectif et de livrer la marchandise dans tous les sens.

C’est le début de l’achat local, ça y est, c’est reparti. C’est certain que, aussitôt que le produit est disponible localement, c’est celui-ci que l’on met de l’avant. Là, c’est le temps des fraises et, au Québec, on produit les meilleures !

La survie de mon business après la COVID-19 est assurée, il n’y a pas de doute. Même si dans le groupe Metro Super-C nous encourageons l’achat local depuis des lustres, là, on perçoit un réel engouement pour l’achat local. Il a réellement augmenté. Cette conscientisation face à l’achat local est là pour rester.

Ce que j’imagine de plus différent dans six mois, voire un an, c’est l’organisation du travail pour faire face aux différents défis en ce qui concerne les récoltes. J’ai hâte de pouvoir mesurer les retombées de l’achat local d’une part et d’autre part, comprendre les effets de l’engouement pour les potagers qu’ont les gens chez eux.

Ma ressource la plus précieuse aujourd’hui, c’est la main-d’œuvre.

Si je dois définir le climat de travail en trois mots, alors je dirais : stressant, performant, motivé.

Ce que je fais de différent et qui semble me rester, c’est mon attitude plus sage. J’ai développé et je travaille à garder cette sagesse.

Ma bonne nouvelle aujourd’hui, c’est que nous allons tous nous réunir pour un barbecue le dimanche de la fête des Pères. Grand-papa est content et j’ai bien hâte !

Sur une bonne note, j’aimerais dire à mon équipe : « Ne changez pas, vous êtes parfaits ! Merci pour le souci du travail toujours bien fait.»