La petite histoire de grandes personnes : composer avec la COVID-19 et y survivre

Troisième partie : Lyne Gosselin et Nicholas Aubert

Nous poursuivons la série d’entrevues avec neuf personnes œuvrant dans le secteur agroalimentaire ou dans des secteurs supportant ce dernier afin de prendre le pouls de la situation. Ces entrevues ont été réalisées au début de la crise. | Par Lise Gallant

Lyne Gosselin

Je suis présidente et éditrice d’EDIKOM ainsi que cofondatrice du mouvement DUX. EDIKOM est une firme spécialisée en communication-marketing ainsi qu’en organisation d’événements du secteur agroalimentaire. Nous comptons 10 employés permanents.

Mes réflexions personnelles

Mon état d’être actuel se résume ainsi : je me sens enracinée.

La plus grande révélation sur moi-même depuis le 13 mars, c’est ma grande capacité à être résiliente.

Dès qu’il fait beau, que j’entends les oiseaux chanter, la VIE quoi, c’est ce qui fait mon bonheur ces jours-ci.

Ma plus grande angoisse en ce moment, c’est le bien-être de tous ceux qui m’entourent (enfants, conjoint, parents, employés, clients, fournisseurs…)

Si j’avais une baguette magique, je ferais apparaître l’espoir d’un futur pour chacun.

Si j’avais une baguette magique, je ferais disparaître les impatients et ceux qui manquent de respect envers l’humanité.

Ma pensée positive du jour : apprécions chaque minute, car nous en sommes à une minute à la fois.

Dans ma vie privée, la COVID-19 a transformé l’automatisme de plusieurs gestes, des gestes auxquels je dois maintenant réfléchir avant de les poser.

Dans ma vie professionnelle, la COVID-19 a transformé tous mes repères.

Ce que j’espère de plus positif après la COVID-19, c’est que nous ayons une plus grande humanité.

Mes réflexions sur le business

Mon business est affecté par la COVID-19.

Ce qui a principalement changé, ce sont les revenus qui sont reportés, le télétravail et les modes de communication.

Ma productivité a augmenté en heures, ce qui est possiblement dû au télétravail, mais les revenus sont stoppés pour le moment.

Je « focusse » le plus aujourd’hui sur la manière de réinventer mon business pour mieux l’adapter à cette crise mondiale.

Ce qu’il y a de positif pour mon business aujourd’hui, c’est d’avoir du temps pour se réinventer.

Achat local, commerce local : je mets en place un modèle d’affaires pour valoriser tous les produits DUX au Canada et ailleurs.

Nous survivrons à cette pandémie, mais nous en sortirons transformés. Je ne saurais exprimer précisément comment.

Après la crise, dans six mois, voire 1 an, nous serons plus gros et mettrons plus l’accent sur le marché DUX, le mieux-manger et le mieux-vivre.

Ma ressource la plus précieuse aujourd’hui, c’est l’HUMAIN, mon équipe.

Si je dois définir le climat de travail en quelques mots, je dirais alors : collaboration, entraide et être.

Ce que je fais de différent dans mon business depuis le début de la crise et qui va s’en doute rester, c’est être plus dans le moment présent.

Ma bonne nouvelle aujourd’hui, je dirais que c’est le fait d’être bien vivante.

Sur une bonne note, j’aimerais dire à mon équipe : « Ensemble, nous sommes assez puissants pour passer au travers de cette crise ! »

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Nicholas Aubert

Je suis président et directeur des ventes de W.J. Jones, transitaire international offrant un service complet de logistique par voie maritime et aérienne – en complément par voie terrestre. Nous sommes spécialisés dans le transit hors Amérique du Nord. Nous comptons 12 employés.

Mes réflexions personnelles

Mon état d’être actuel se résume ainsi : opportuniste.

La plus grande révélation sur moi-même depuis le 13 mars, c’est ma grande flexibilité.

La qualité de mon équipe, sa force et sa résilience – tout cela fait mon bonheur ces jours-ci.

Ma plus grande angoisse en ce moment, c’est le suivi quotidien de mon fonds de roulement.

Si j’avais une baguette magique, je ferais apparaître un deuxième représentant des ventes au sein de mon entreprise.

Si j’avais une baguette magique, je ferais disparaître la COVID-19.

Ma pensée positive du jour : un bon moment en famille à l’occasion de Pâques ce weekend.

Dans ma vie privée, la COVID-19 a transformé toute la routine familiale, ça demande une bonne flexibilité.

Dans ma vie professionnelle, la COVID-19 a transformé notre modèle d’affaires avec le télétravail et les contacts à distance.

Ce que j’espère de plus positif après la COVID- 19, c’est la prise de conscience sociale et familiale provoquée par la crise. Les gens se sont réapproprié leur chez-soi, le sentiment d’appartenance à la communauté, aux communautés.

Mes réflexions sur le business

Mon business est affecté positivement par la COVID-19, surtout du côté des clients exportateurs. Mon business est affecté aussi du côté du suivi du fonds de roulement – je ne veux pas mettre l’entreprise à risque et je veux garder mes ressources humaines.

Mon business est en croissance par rapport à mars 2019 et les revenus ont suivi, c’est une bonne nouvelle dans un contexte de crise. Pour le nombre d’heures consacrées au travail, je dirais que c’est semblable, mais investi autrement.

Ce sur quoi je « focusse » le plus aujourd’hui, c’est le recrutement d’un autre représentant et voir ce que l’on peut faire en matière de formation pour profiter des fonds mis à notre disposition par le gouvernement.

Ce qu’il y a de positif pour mon business aujourd’hui en quelques mots : adaptabilité des membres de mon équipe, l’engagement de mes employés, la rigueur, même en télétravail.

Achat local, commerce local : mon business n’est pas vraiment affecté pour le moment.

Cependant, je reconnais que si nous encourageons l’achat local, nos transformateurs et nos producteurs y gagneront et deviendront plus autonomes et pourront s’enrichir et ainsi développer l’international, exporter.

La survie de mon business après la COVID-19 dépend aussi de la capacité qu’auront nos clients à nous payer. Je suis positif, je crois que ce n’est qu’une question de temps pour la relance de l’exportation vers l’Asie.

Ce que j’imagine de plus différent dans six mois, voire un an, c’est que nous aurons intégré plus de télétravail dans nos pratiques de gestion. Je crois que nous aurons moins de difficulté à recruter, vu la disponibilité de la main-d’œuvre.

Ma ressource la plus précieuse aujourd’hui, c’est mon équipe.

Si je dois définir le climat de travail en quelques mots, je dirais alors : équipe occupée et investie dans l’entreprise, état plutôt zen, certains membres de l’équipe vivant seuls ont le moral un peu miné.

Ce que je fais de différent dans mon business depuis le début de la crise et qui va s’en doute rester, c’est certainement le télétravail et l’utilisation plus accrue de nos plateformes technologiques.

Ma bonne nouvelle aujourd’hui, je dirais que les chiffres m’indiquent que le mois d’avril s’entame bien, nous prévoyons une croissance des ventes, surtout dans l’agroalimentaire.

Sur une bonne note, j’aimerais dire à mon équipe : « Merci, c’est grâce à vous que le bateau se maintient à flots ! »