La petite histoire de grandes personnes : composer avec la COVID-19 et y survivre

Quatrième partie : Marie-Claire Pelletier et Pierre Dolbec

Nous poursuivons la série d’entrevues avec neuf personnes œuvrant dans le secteur agroalimentaire ou dans des secteurs supportant ce dernier afin de prendre le pouls de la situation. Ces entrevues ont été réalisées au début de la crise. | Par Lise Gallant

 

Marie-Claire Pelletier

Je suis directrice en Recherche et développement chez Olymel, produits surtransformés – dinde, porc et poulet. Nous comptons plus de 15 000 employés au Canada. Nous comptons 21 personnes en R & D et plus de 15 000 employés chez Olymel.

Mes réflexions personnelles

Mon état d’être actuel se résume ainsi : privilégiée.

La plus grande révélation sur moi-même depuis le 13 mars, c’est mon positivisme éternel.

Le soleil, mes proches et ma famille en santé et l’espoir de jours meilleurs, tout cela fait mon bonheur ces jours-ci.

Ma plus grande angoisse en ce moment, c’est que la pandémie persiste et empire.

Si j’avais une baguette magique, je ferais apparaître un vaccin.

Si j’avais une baguette magique, je ferais disparaître les cas de COVID-19 chez Olymel.

Ma pensée positive du jour : « Ensemble on va y arriver ! »

Dans ma vie privée, la COVID-19 m’a permis de redécouvrir les moments passés à table avec ma famille.

Dans ma vie professionnelle, la COVID-19 nous a permis d’améliorer notre télétravail.

Ce que j’espère de plus positif après la COVID- 19, c’est que nous maintenions l’esprit d’équipe qui se forge actuellement, le travail qui se fait en se serrant les coudes.

Mes réflexions sur le business

Mon business est affecté par la COVID-19, ce qui a principalement changé, c’est la réduction dans notre capacité de production avec les règles de distanciation. Les ventes pour le secteur HRI sont déplacées vers le détail.

Ma productivité n’a pas augmenté en heures, le temps est autrement planifié avec le télétravail.

Pour l’entreprise, les sources de revenus sont déplacées. Je « focusse » le plus aujourd’hui sur trouver des solutions pour la production qui vit des urgences.

Ce qu’il y a de positif pour mon business aujourd’hui en quelques mots : notre capacité à solutionner les problèmes, notre capacité à nous retourner de bord, la collaboration de toutes les équipes.

Achat local, commerce local : Olymel est déjà présente partout au Canada et c’est certain que nous allons continuer à encourager l’approvisionnement et la distribution chez nous.

La survie de mon business après la COVID-19 est assurée, nous allons nous relever comme un phénix.

Ce que j’imagine de plus différent dans six mois, voire un an, c’est une production plus « lean » : faire en sorte que les choses soient les plus simples et les plus efficaces possible.

Ma ressource la plus précieuse aujourd’hui, c’est sans aucun doute mon équipe.

Si je dois définir le climat de travail en quelques mots, je dirais que l’humour, la convivialité et le dévouement sont omniprésents.

Ce que je fais de différent dans mon business depuis le début de la crise et qui va s’en doute rester, c’est certainement le télétravail et la vidéoconférence.

Ma bonne nouvelle aujourd’hui, je dirais que c’est de travailler en amont en mode solution et prévention.

Sur une bonne note, j’aimerais dire à mon équipe : « Merci pour votre dévouement, votre intelligence et votre professionnalisme ! »

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Pierre Dolbec

Je suis vice-président, Ventes et approvisionnement, commodités chez VegPro. Notre entreprise possède 3 divisions – Québec, Colombie-Britannique et Floride, USA. Nous produisons diverses salades soit en barquettes ou en kits sous la marque Attitude Fraiche ainsi que des légumes de commodité. Nous distribuons principalement au détail et auprès des services alimentaires. Nous comptons 1,000 employés

Mes réflexions personnelles

Mon état d’être actuel se résume ainsi : challengé.

La plus grande révélation sur moi-même depuis le 13 mars, c’est que toutes mes années d’expérience et de vécu sont mises à profit.

Je vis la crise comme un autre défi de taille, je réalise que j’ai une bonne capacité d’adaptation.

Rester à la maison, passer du temps en famille, c’est ce qui fait mon bonheur ces jours-ci.

Ma plus grande angoisse en ce moment, c’est la durée possible de la situation actuelle.

Si j’avais une baguette magique, je ferais apparaître un vaccin pour protéger les gens les plus vulnérables.

Si j’avais une baguette magique, je ferais disparaître l’incertitude des gens.

Ma pensée positive du jour : ça va bien et ça va continuer de bien aller.

Dans ma vie privée, la COVID-19 a amené une bonne partie de mon travail à la maison.

Dans ma vie professionnelle, la COVID-19 a transformé la façon d’être en relations avec les clients et les partenaires – pas de contacts directs et pas de face-à-face. Je prends conscience du temps investi dans les déplacements, les voyages d’affaires, les repas d’affaires. Les HRI sont les plus affectés présentement, ça vient déséquilibrer le marché. Je me demande ce que vont devenir les conférences et les foires internationales.

Ce que j’espère de plus positif après la COVID- 19, c’est plus de sensibilité et un plus grand souci envers autrui. J’espère que toutes les bonnes habitudes que l’on va développer en temps de crise vont rester.

Mes réflexions sur le business

Présentement notre business n’est pas très affecté par la COVID-19. La demande demeure stable et le détail n’a pas de problème à s’approvisionner.

Les mesures et normes sanitaires mises en place impose un rythme légèrement ralenti au niveau de la production mais l’équipe le gère bien. Les revenus et le nombre d’heures sont plutôt stables.

Ce sur quoi je « focusse » le plus aujourd’hui, c’est la préparation de la saison d’été pour les produits frais ET j’essaie d’anticiper ce qui va se passer.

Ce qu’il y a de positif pour notre business aujourd’hui en 3 mots : entreprise bien positionnée; saine gestion; force de l’équipe; adaptabilité.

Achat local : nous avons déjà de nombreux partenaires québécois et canadiens.

Commerce local : nous souhaitons prendre plus de place auprès du consommateur, développer notre notoriété.

La survie de notre business post COVID-19 est assurée par sa solide gestion et notre bonne gamme de produits.

Ce que j’imagine de plus différent dans six mois, voire un an, c’est la façon de faire du business, de transiger avec moins de contacts directs entre les humains.

Ma ressource la plus précieuse aujourd’hui, c’est la flexibilité et la créativité de mes collègues.

Si je dois définir le climat de travail en quelques mots, je dirais alors : solidaire, positif, innovateur.

Ce que je fais de différent dans la business depuis le début de la crise et qui va s’en doute coller c’est ma façon plus virtuelle de communiquer avec les clients.

Ma bonne nouvelle aujourd’hui, je dirais que, grâce à toutes les mesures mises en place, on s’en va dans la bonne direction. C’est positif !

Sur une bonne note j’aimerais dire à toute l’équipe : « Il ne faut pas lâcher, continuons notre bon travail ensemble! ».