La petite histoire de grandes personnes : composer avec la COVID-19 et y survivre

Cinquième partie : Pascal Primiano et Marie Horodecki-Aymes

Nous poursuivons la série d’entrevues avec neuf personnes œuvrant dans le secteur agroalimentaire ou dans des secteurs supportant ce dernier afin de prendre le pouls de la situation. Ces entrevues ont été réalisées au début de la crise. | Par Lise Gallant

Pascal Primiano

Je suis directeur de la mise en marché des fruits et légumes chez Super C, Metro. Nous assurons l’approvisionnement et la distribution des fruits et légumes, des noix, du floral et du saisonnier. Nous comptons 6 personnes dans l’équipe et 90 000 employés chez Metro au Canada.

Mes réflexions personnelles

Mon état d’être actuel se résume ainsi : positif.

La plus grande révélation sur moi-même depuis le 13 mars, c’est que je suis plus techno que je ne croyais l’être avec le télétravail et tous les modes de télécommunication. Faire partie des services essentiels, nourrir les gens et sentir que je fais une différence, ça fait mon bonheur ces jours-ci.

Ma plus grande angoisse en ce moment, c’est de pas voir mes grands enfants et mes petits -enfants.

Si j’avais une baguette magique, je ferais apparaître un vaccin.

Si j’avais une baguette magique, je ferais disparaître la COVID-19.

Ma pensée positive du jour : gardons le sourire.

Dans ma vie privée, la COVID-19 a transformé mes relations familiales, nous nous fréquentions beaucoup.

Dans ma vie professionnelle, la COVID-19 a transformé mes liens sociaux avec mes collègues, le contact quotidien avec eux me manque.

Ce que j’espère de plus positif après la COVID- 19, c’est cette façon qu’ont les gens de se saluer tout en préservant le deux mètres de distance, apprécier se retrouver ensemble.

Mes réflexions sur le business

Mon business est affecté par la COVID-19.

Ce qui a principalement changé, c’est que les gens semblent reconnaître plus que jamais l’importance de s’approvisionner en temps de crise. Les efforts déployés pour que personne ne manque de rien sont tout simplement incroyables.

Les ventes sont à la hausse dans le détail. Pour ce qui est du nombre d’heures, je ne crois pas que l’on travaille plus d’heures, mais ces heures sont possiblement réparties autrement. Chez Metro, le bien-être et l’équilibre sont importants, il en est toujours question au début de chaque rencontre virtuelle, on prend des nouvelles et on donne des nouvelles.

Ce sur quoi je « focusse » le plus aujourd’hui, c’est qu’on assure la sécurité de nos employés et de nos clients.

Ce qu’il y a de positif pour mon business aujourd’hui en quelques mots : l’entraide entre toutes les divisions, l’innovation, la capacité et la rapidité à résoudre les problèmes.

Achat local pas tout de suite, il n’y a rien en saison présentement (N.D.L.R. au moment de la publication du texte original). Nous établissons des liens avec la haute direction actuellement pour justement entrevoir comment on pourrait encore plus encourager les achats locaux.

La survie de mon business après la COVID-19 est assurée, la vente au détail est à la hausse.

Ce que j’imagine de plus différent dans six mois, voire un an, c’est que le télétravail va être intégré dans notre mode de travail et que la consommation des produits en vrac par rapport à ceux qui sont emballés va changer.

Ma ressource la plus précieuse aujourd’hui, c’est ma santé.

Si je dois définir le climat de travail en quelques mots, je dirais alors : très positif, discipliné et on s’ennuie de la présence et du contact direct, de la confrérie.

Ce que je fais de différent dans mon business depuis le début de la crise et qui va s’en doute rester, c’est que je vais apporter mon lunch. Le fait de sortir au resto pour le lunch risque de disparaître.

Ma bonne nouvelle aujourd’hui, je dirais que c’est vendredi … mes proches, ma famillesont tous bien.

Sur une bonne note, j’aimerais dire à mon équipe : « Je vous aime ! »

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Marie Horodecki-Aymes

Je suis directrice design et emballage des produits de marque maison chez Metro. Notre équipe compte six personnes. Nous comptons et 90 000 employés chez Metro au Canada.

Mes réflexions personnelles

Mon état d’être actuel se résume ainsi : en mouvement.

La plus grande révélation sur moi-même depuis le 13 mars, c’est ma capacité à gérer l’incertitude.

Toutes les petites victoires, on devient plus conscient de tout ce que l’on accomplit. C’est ce qui fait mon bonheur ces jours-ci.

Ma plus grande angoisse en ce moment, c’est que nous n’arrivions pas à stabiliser et à faire baisser la courbe du virus.

Si j’avais une baguette magique, je ferais apparaître un vaccin et du soleil.

Si j’avais une baguette magique, je ferais disparaître les insoucieux, ceux dont le comportement nous met tous à risque.

Ma pensée positive du jour : je suis reconnaissante envers mon adolescente qui me propose des pauses santé-sport.

Dans ma vie privée, la COVID-19 a transformé mes relations directes en relations virtuelles. Je crois que le virtuel va demeurer à bien des égards et qu’il va nous permettre de garder un meilleur contact avec nos proches et nos amis, pas seulement nos collègues.

Dans ma vie professionnelle, la COVID-19 m’a fait prendre conscience de l’importance du rôle que nous jouons tous dans l’industrie considérée comme un service essentiel.

Ce que j’espère de plus positif après la COVID-19, c’est que toute cette agilité et cette créativité dont on fait preuve en temps de crise ne se perdent pas.

Mes réflexions sur le business

Mon business est affecté par la COVID-19.

Ce qui a principalement changé, c’est que nous travaillons sur deux fronts : assurer l’urgence en temps de crise et préparer les projets dans un avenir approché.

Ma productivité est maintenant du 7/7 pour assurer le service pendant la crise. Pour les revenus, ça ne s’applique pas dans le cas de mon département.

Ce sur quoi je « focusse » le plus aujourd’hui, c’est aider mes partenaires à anticiper la demande, leur offrir de la flexibilité et proposer des solutions.

Ce qu’il y a de positif pour mon business aujourd’hui en quelques mots : résilience, solutions, accompagnement et il faut que j’ajoute l’énergie.

Achat local, commerce local : chez Metro, on favorise déjà les imprimeurs au Canada, faire les choses chez nous. Actuellement, cette façon de faire est un atout. Nous avons un fort sentiment écoresponsable.

La survie de mon business après la COVID-19 est assurée, notre division est essentielle pour les services essentiels : l’information sur le packaging, l’hygiène, la salubrité, tout cela est impératif.

Ce que j’imagine de plus différent dans six mois, voire un an, c’est que, à mon avis, cette agilité dont nous faisons preuve en temps de crise va rester.

Ma ressource la plus précieuse aujourd’hui, c’est mon équipe et la grande famille Metro.

Si je dois définir le climat de travail en quelques mots, je dirais alors : honnêteté, mode solutions, professionnalisme.

Ce que je fais de différent dans mon business depuis le début de la crise et qui va s’en doute rester, c’est d’être beaucoup plus directe dans mes communications.

Ma bonne nouvelle aujourd’hui, je dirais que c’est que j’ai trouvé un imprimeur québécois qui est prêt à aider un fournisseur en emballages.

Sur une bonne note, j’aimerais dire à mon équipe : « Vous êtes géniaux ! »