L’abricot français Partie 1 : À la conquête du Canada

L’abricot, petit fruit se rapprochant de la nectarine et de la pêche, se retrouve généralement sur nos étalages dans sa version séchée. Or, ce fruit gagne à être savouré frais, pour que s’en dégage son goût sucré et un peu acidulé, mais aussi pour profiter de sa texture tendre, ferme et peu juteuse. C’est l’une des collations préférées des Français, qui aimeraient d’ailleurs bien nous la faire découvrir davantage. Survol de cette culture qui pourrait bientôt franchir l’océan. | Par Caroline Trudeau

La région de la Vallée du Rhône est reconnue pour son vin. De grandes appellations, telles que Châteauneuf-du-Pape, Crozes-Hermitage et Saint-Joseph, poussent sur les flancs de montagne longeant le fleuve. Mais en parcourant les routes sinueuses de ce territoire, on se rend compte que les vignes côtoient une autre culture sur ces terres au sol si recherché : les abricots.

Dans cette région, plusieurs agriculteurs récoltent en effet ces deux fruits. Si les raisins et les abricots apprécient particulièrement le climat ensoleillé, les cultivateurs eux aiment surtout que les calendriers agricoles de ces deux cultures soient complémentaires. Lorsque les vignes exigent du travail, les abricots en demandent moins, et vice versa. La nature fait bien les choses !

Des visées pour le Canada

Si vous avez en tête le tout petit abricot de couleur jaune bien uniforme que nous avons l’habitude de retrouver sur nos étals d’épicerie, ravisez-vous ! Les abricots français, eux, sont orangés et même ponctués de rouge ou « blushés » comme ils aiment à dire.

« Il y a 20 ans, on a essayé d’exporter au Canada, mais ça n’a pas fonctionné. Les gens pensaient que les petites taches rouges étaient un signe de maladie! », se rappelle d’ailleurs Christophe Claude, directeur général de la société Rhoda Coop, une coopérative qui produit chaque année 12 000 tonnes d’abricots.

Les temps ont bien changé, car aujourd’hui la France a identifié le Canada comme pays potentiel pour la grande exportation de ce petit fruit. Grâce à des innovations récentes sur les sacs de transport, qui permettent de limiter le dégagement d’éthylène et de conserver les abricots en bon état pendant trois semaines, on pourrait bientôt voir débarquer ce fruit sur nos marchés.

Un produit très prisé en France

Fruit à la peau lisse, se rapprochant de la nectarine, l’abricot se distingue par son goût plus ou moins sucré ou acidulé et son petit format. Originaire d’Asie, c’est le deuxième fruit d’été le plus consommé par les Français qui en mangent en moyenne 2,2 kg par ménage par an. La France compte une quarantaine de variétés, dont le Bergeron (29 % du verger français) qui porte le Label Rouge, un signe national pour des aliments qui, par leurs conditions de production ou de fabrication, ont un niveau de qualité supérieur par rapport aux autres produits similaires sur le marché. C’est d’ailleurs cette variété ancienne qui devrait être commercialisée chez nous. L’Abricot rouge du Roussillon, quant à lui, fait l’objet d’une Appellation d’origine protégée. Il est constitué de quatre variétés : Rouge du Roussillon, Royal du Roussillon, Helena du Roussillon et Gâterie.

Parfait pour le snacking

L’abricot est très apprécié chez les Français surtout pour sa praticité. C’est la collation sur le pouce idéale. Contrairement à la pêche ou à la nectarine, l’abricot se déguste sans faire de dégât grâce à sa chair un peu plus ferme, légèrement juteuse et à sa taille plus petite. On en savoure rapidement deux ou trois à la collation. Certains vont même jusqu’à manger l’amande de l’abricot, le cœur du noyau. Ce fruit est également très prisé en cuisine. Avec un équilibre parfait entre acidité et sucré, il s’intègre de l’entrée au dessert. Frais, poêlé, poché ou compoté, il s’accorde à merveille avec les viandes blanches, les poissons gras et le fromage de chèvre.

L’abricot possède aussi des propriétés nutritives très intéressantes. C’est en effet un fruit riche en fibre, en antioxydants, en minéraux, mais surtout en vitamine A. C’est l’un des rares fruits à contenir de la bêta-carotène (1090 µg pour 100 gr, comparativement à 640 µg pour la mangue).