L’abricot français Partie 2 : La qualité d’abord

L’abricot, petit fruit se rapprochant de la nectarine et de la pêche, se retrouve généralement sur nos étalages dans sa version séchée. Or, ce fruit gagne à être savouré frais, pour que s’en dégage son goût sucré et un peu acidulé, mais aussi pour profiter de sa texture tendre, ferme et peu juteuse. C’est l’une des collations préférées des Français, qui aimeraient d’ailleurs bien nous la faire découvrir davantage. Survol de cette culture qui pourrait bientôt franchir l’océan. | Par Caroline Trudeau

Pour permettre aux consommateurs de savourer longtemps l’abricot, les producteurs cultivent plusieurs variétés, qui ont des périodes de cueillette différentes, si bien que la saison s’étend de la fin mai à la fin août.

L’abricotier est également un arbre peu agressé. Ainsi, plusieurs productions affichent des taux de 0 % de résidus de pesticides sur le fruit. De nombreux efforts sont faits en ce sens, afin de maîtriser l’utilisation des produits et la dégradation des matières actives. Selon Sabine Clariana-Alary, co-présidente de la SIPMM Abricot (Section Interprofessionnelle de Première Mise en Marché, une structure hébergée au sein d’Interfel, un organisme qui rassemble et valorise tous les métiers de la filière des fruits et légumes frais en France), on fait en moyenne uniquement quatre traitements sur les abricots, comparativement à 25 sur les pommes biologiques.

Méthodes ingénieuses

Le principal risque pour les abricotiers demeure la grêle qui peut détruire la récolte entière d’un verger en quelques minutes. Pour s’attaquer à ce fléau, les producteurs ont mis au point plusieurs techniques. La plus répandue est l’installation de filets, au-dessus de chaque arbre. Certaines régions utilisent également les canons anti-grêles, malgré que le voisinage n’apprécie pas le bruit de la déflagration. Ces canons tentent de réduire la taille des grêlons en formation, en bombardant dans les nuages du d’iodure d’argent ou du chlorure de sodium.

Si vous vous baladez le soir dans la région et que vous voyez des centaines de bougies allumées au pied des arbres, il ne s’agit pas d’un sentier aménagé pour la promenade. Ces bougies de paraffine, quoiqu’offrant un paysage pittoresque, servent plutôt à réchauffer la température au sol et ainsi à diminuer les risques de gel. Des éoliennes sont souvent installées également dans les vergers, redirigeant l’air chaud qui monte en hauteur vers le sol, permettant d’augmenter la température à la base d’environ 3 °C.

Des normes élevées

Peu de vergers font la culture biologique de l’abricot qui serait, aux dires de certains, peu nécessaire, considérant que la production conventionnelle fait déjà état de contrôles rigoureux et de cahiers de charges aux normes élevées. Le résultat de cette maîtrise de la production est un produit de grande qualité; en moyenne uniquement 10 % de la récolte des vergers est dirigée vers la transformation, pour devenir des nectars ou des jus, alors que tout le reste est consommé frais.

Les professionnels de la filière abricot sont depuis longtemps sensibles à l’environnement. Les producteurs regroupés au sein de l’AOP Abricots de France (l’association nationale d’organisation de producteurs) ont d’ailleurs tous signé la charte Vergers écoresponsables qui comporte des normes environnementales, sociales et économiques. Plusieurs producteurs possèdent aussi la certification HVE (Haute valeur environnementale), des normes françaises concernant la stratégie phytosanitaire, la préservation de la biodiversité, la gestion des engrais et la gestion quantitative de l’eau. Enfin, la grande majorité des vergers détiennent également la certification GLOBAL G.A.P. car, bien qu’elle ne soit pas obligatoire, elle est exigée par tous les distributeurs européens.

Fruit savoureux et polyvalent, valeurs nutritives surprenantes, méthode de production de qualité, il serait bien temps que l’abricot français se rende jusqu’à nous. Il paraît même qu’il s’accorde parfaitement à l’apéro avec les bons vins de la région !

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La production d’abricot français en chiffres

• N°1 – La France est le plus grand producteur européen d’abricots pour la consommation en frais.

• 160 000 tonnes – Quantité d’abricots produits par an en France, principalement dans la région du Rhône, puis dans la région de Provence-Alpes-Côte d’Azur, et le Languedoc-Roussillon.

• 4e plus grande production – 5 % de la production française totale de fruits frais est consacrée à l’abricot, après les pommes (57%), le melon (10%), la pêche et nectarine (8%).

• 2e fruit le plus exporté, après les pommes, mais aucune exportation de fruits frais en Amérique du Nord.

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La production d’abricots au Canada

• 6 millions de $ – la valeur des importations de fruits frais au Canada en 2016. On importe principalement des bananes, pommes, oranges, mandarines, clémentines, raisins, et fraises.

• 0,12 kg – Quantité d’abricots frais disponibles pour la consommation, par personne, par an, en 2016 au Canada. En comparaison, c’est près de 16 kg de bananes et 10 kg de pommes.

• 113 hectares étaient consacrés à la production d’abricot, au Canada en 2016, comparativement à plus de 79 500 hectares pour les bleuets, la plus grande production fruitière au pays.

• 972 tonnes d’abricots ont été commercialisées au Canada en 2016.

• 0 producteur d’abricots au Québec.