Le Canada compte quatre fois plus d’organismes de bienfaisance alimentaires que d’épiceries

Pour chaque Provigo, Metro, Safeway, Northern ou Sobeys au Canada, on compte quatre organismes de bienfaisance alimentaires qui distribuent de la nourriture aux familles qui n’ont pas toujours les moyens de se nourrir. Cela représente plus de 61 000 organismes à but non lucratif qui distribuent de la nourriture à bas prix ou gratuitement à des personnes dans le besoin, par rapport aux 15 344 épiceries que compte le Canada. Si l’on attribue une valeur monétaire aux aliments distribués par ces organismes sans but lucratif, la valeur de 33 milliards de dollars en nourriture qui a été distribuée en 2020 ferait de ces organismes la deuxième plus grande épicerie au Canada selon le volume de ventes.

Ce ne sont là que quelques-uns des résultats choquants révélés dans un nouveau rapport intitulé Le réseau alimentaire invisible du Canada publié aujourd’hui par Deuxième Récolte, le plus grand organisme de récupération alimentaire du Canada, et Value Chain Management International, un porte-parole de premier plan du public et du secteur dans le domaine du gaspillage alimentaire.

Suite au rapport de Deuxième Récolte de 2019 intitulé The Avoidable Crisis of Food Waste, premier rapport à révéler le gaspillage de 11,2 tonnes métriques d’aliments comestibles et potentiellement récupérables au Canada chaque année, Le réseau alimentaire invisible DU CANADA est le premier rapport dévoilant le réseau étendu et invisible d’organisations communautaires qui soutiennent environ 6,7 millions de Canadiens et Canadiennes vulnérables, soit 18 % de la population du Canada en 2020.

« Où que vous viviez, il y a des chances que vous soyez à proximité d’une organisation qui distribue des aliments aux gens », explique Lori Nikkel, PDG de Deuxième Récolte. « Et ce n’est pas uniquement les banques alimentaires. Nos recherches indiquent que les églises, les mosquées, les écoles, les centres pour personnes âgées, les refuges et de nombreux autres établissements communautaires nourrissent les Canadiens et Canadiennes tous les jours. »

Cette recherche inédite présente de nombreuses premières canadiennes :

C’est la première à recenser tous les organismes non gouvernementaux au Canada qui viennent en aide aux personnes sur le plan alimentaire (61 310).

C’est la première à localiser ces organismes de bienfaisance et ces programmes alimentaires dans tout le pays.

C’est la première à mesurer la quantité de produits alimentaires distribués par an (plus de 10 milliards de livres en 2020).

C’est la première à quantifier l’offre par rapport à la demande et à déterminer les lacunes (insuffisance de 162 millions de livres en 2020).

C’est la première à évaluer les types d’aliments dont les ONG ont le plus et le moins besoin

C’est la première à évaluer l’impact de la COVID-19 sur la demande en aides alimentaires offertes par les organismes de bienfaisance alimentaires (72 % d’augmentation du nombre de bénéficiaires en 2020).

« Nos recherches indiquent que le système de bienfaisance alimentaire est un énorme réseau de services vitaux, mais indépendants. Il ne s’agit pas d’un modèle durable d’un système alimentaire résilient, en particulier pour nos populations les plus vulnérables », a déclaré Mme Nikkel. « L’urgence est d’autant plus grande que des millions de tonnes d’aliments sains non vendus vont dans des sites d’enfouissement sanitaires chaque année. Nous devons commencer dès maintenant à combler l’écart en matière de secours alimentaire, et cette recherche nous donne une feuille de route fondamentale pour aller de l’avant. »