Les restaurants reprennent leurs activités, mais la plupart fonctionnent encore à perte

Selon la dernière enquête menée par Restaurants Canada, la plupart des entreprises canadiennes de services alimentaires continuent de fonctionner à perte durant la reprise économique qui s’amorce.

Après des mois de revenus considérablement réduits, voire nuls, et face à des mois de fonctionnement à capacité réduite, beaucoup de restaurants ont besoin d’un soutien continu pour poursuivre leur chemin vers le rétablissement.

Selon l’enquête la plupart des restaurants continuent de perdre de l’argent

Parmi les répondants, dont les opérations continuent pour la cueillette et la livraison seulement, ou qui ont rouvert leurs salles à manger selon les nouvelles restrictions :

• 6 sur 10 déclarent fonctionner à perte.
• 22 % des restaurateurs à emplacement unique et 15 % des restaurateurs à unités multiples déclarent que leur taux de rentabilité est au point mort.

Parmi les restaurants qui ont rouvert leurs salles à manger :

• Moins de la moitié (31 % des restaurateurs à emplacement unique et 43 % des restaurateurs à unités multiples) indiquent que ceci a eu un impact positif sur leur chiffre d’affaires.
• Plus du tiers (47 % des restaurateurs à emplacement unique et 39 % des restaurateurs à unités multiples) indiquent que ceci a eu un impact négatif sur leur chiffre d’affaires.
• Le reste estime que ceci n’a eu aucun impact ou qu’il est encore trop tôt pour le savoir.

Les restaurants vont avoir besoin d’un soutien continu pour survivre jusqu’à leur rétablissement

« Lorsque les restaurants vont bien, cela se reflète dans les communautés qu’ils desservent, commente Shanna Munro, présidente-directrice générale de Restaurants Canada. Notre industrie souhaite contribuer à la relance économique et au dynamisme des quartiers, mais le temps presse. La plupart des restaurants fonctionnent à perte et accumulent des dettes depuis déjà trois mois. S’ils ne reçoivent pas l’aide dont ils ont besoin pour retrouver un flux monétaire positif, beaucoup ne pourront pas tenir encore bien longtemps. »

Pour pouvoir contribuer à la reprise canadienne suite à la pandémie de la COVID-19, les restaurants continueront à avoir besoin d’aide dans les principaux domaines suivants :

Aide aux coûts de main-d’oeuvre

La subvention salariale de 75 % du gouvernement fédéral a déjà aidé certains restaurants à continuer à payer leur personnel, mais ceux qui se préparent à rouvrir leurs portes craignent de ne pas avoir accès à cette aide au moment où ils en ont le plus besoin.

Devant le long chemin vers la reprise, la plupart des entreprises de services alimentaires vont avoir besoin d’une aide soutenue jusqu’à ce qu’ils soient en mesure de générer des revenus suffisants pour assurer, sans aide, leur dotation en personnel, et non jusqu’à une date arbitraire de fin du programme.

Restaurants Canada recommande les changements suivants à la Subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC) :

• Continuer à verser la subvention aussi longtemps que nécessaire. Au lieu de réduire la subvention de 75 % à zéro d’un seul coup, réduire le soutien progressivement à mesure que les entreprises se rapprochent de niveaux raisonnables de variation de leurs revenus.
• Le seuil de baisse des revenus de 30 % devrait être adapté de façon à aider les restaurants à récupérer plutôt qu’à les décourager d’améliorer leurs ventes de crainte de perdre la subvention, et ce, tant que l’entreprise continue de fonctionner à perte.

Ces changements contribueraient au succès du programme fédéral de subventions salariales et mettraient les restaurants et autres PME en meilleure posture pour redonner du travail à des millions de Canadiens.

Protections pour les locataires commerciaux et aide aux loyers

La moitié des propriétaires de restaurants canadiens continuent de faire affaire à des locateurs non disposés à participer au programme d’Aide d’urgence du Canada pour le loyer commercial (AUCLC) ou à offrir une autre forme d’aide aux loyers.

Plus de la moitié des restaurateurs à emplacement unique indiquent ne pas avoir payé leur loyer en avril, mai et juin; de ceux-ci, un sur cinq n’avait pas été autorisé par son locateur à retarder le paiement du loyer pour ces mois.

Restaurants Canada recommande au gouvernement les mesures suivantes :

• Assurer la protection des locataires commerciaux jusqu’à ce que des solutions soient mises en place. Le gouvernement fédéral doit travailler avec les provinces pour que les expulsions soient interdites dans toutes les juridictions afin de venir en aide aux locataires commerciaux qui ne bénéficient pas actuellement du programme AUCLC.
• Les locataires devraient pouvoir faire une demande en vertu du programme AUCLC, et une demande d’un locataire admissible devrait rendre obligatoire la participation du locateur.
• Les critères d’admissibilité devraient être élargis de façon à inclure tous les modèles d’entreprise de services alimentaires.
• Le soutien en vertu du programme AUCLC devrait être accessible sur une base dégressive passé juin, afin de reconnaître la situation financière précaire à laquelle de nombreux locataires commerciaux continuent de faire face. L’aide devrait être maintenue jusqu’à ce que les revenus de l’entreprise reviennent à un pourcentage donné des niveaux d’avant-crise.

Aide aux flux monétaires et à l’endettement en hausse

Les restaurants ne font qu’amorcer ce qui s’annonce une reprise longue et difficile.

• Les mesures actuelles doivent être prolongées et de nouvelles solutions mises au point pour assurer que les restaurants ont un fonds de roulement suffisant pour rouvrir leurs portes et demeurer viables jusqu’à ce qu’ils redeviennent rentables.

Nourrir la reprise du Canada

En collaboration avec Restaurants Canada, tous les niveaux de gouvernement peuvent aider les entreprises de services alimentaires à continuer à faire partie intégrante du tissu économique et social des communautés canadiennes. Pour plus de détails, visitez nourrirlareprise.ca.