Nutrition Journal : Près du tiers des calories consommées par les Québécois provient d’aliments à faible valeur nutritive

Près du tiers des calories consommées chaque jour par les Québécois provient d’aliments dont la valeur nutritive est faible, selon une étude publiée récemment dans la revue scientifique Nutrition Journal par des chercheurs de l’Université Laval. Pire encore, les aliments à faible valeur nutritive comptent pour plus de 38 % de l’apport énergétique quotidien chez le quart de la population adulte, rapporte l’équipe supervisée par le professeur Benoît Lamarche, de l’École de nutrition de l’Université Laval. Les chercheurs ont également constaté que les principaux types d’aliments à faible valeur nutritive consommés par les Québécois sont les pâtisseries (18 %), l’alcool (15 %), les sucreries (13 %), les croustilles et le maïs soufflé (6 %) ainsi que les boissons sucrées (6 %).

 

« Nous avons considéré pour les fins de notre étude que des aliments à faible valeur nutritive sont des produits qui dépassent les valeurs limites pour la teneur en gras saturés, en sucre ou en sel ainsi que les aliments qui ne sont pas recommandés par le Guide alimentaire canadien », précise le professeur Lamarche, qui est aussi chercheur à l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) de l’Université Laval.

 

Les chercheurs ont aussi observé que la consommation d’aliments à faible valeur nutritive est légèrement plus élevée chez les hommes (31 %) que chez les femmes (28 %) et que ces aliments sont surtout ingérés lors du repas du soir (41 %) et des collations (23 %).

 

Les chercheurs sont arrivés à ces conclusions après avoir analysé les données fournies par un échantillon de 1147 adultes provenant de 5 régions administratives du Québec ayant participé à une enquête en ligne. Les sujets devaient remplir à trois reprises un formulaire portant sur les aliments qu’ils avaient consommés dans les 24 dernières heures.

 

Des mesures anthropométriques combinées à des analyses sanguines ont permis aux chercheurs d’établir un lien entre la consommation d’aliments à faible valeur nutritive et des valeurs élevées pour l’indice de masse corporelle, le tour de taille ainsi que le taux de cholestérol et de triglycérides sanguins.

 

« En dépit des campagnes d’information sur la bonne alimentation, presque le tiers de l’apport calorique quotidien des Québécois provient d’aliments qui ont une faible valeur nutritive et qui sont associés à des facteurs de risque de certaines maladies métaboliques, constate Benoît Lamarche. Ces aliments sont des cibles de choix simples pour des interventions en santé publique, que ce soit par un étiquetage plus explicite sur les emballages ou par une forme de taxation qui incite les consommateurs à privilégier les aliments sains. »

 

L’étude publiée dans la revue Nutrition Journal est signée par Didier Brassard, Catherine Laramée, Véronique Provencher, Marie-Claude Vohl, Julie Robitaille, Simone Lemieux et Benoît Lamarche, tous de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval.