Oliméga : Une graine en or – Partie 2

Lire la première partie ici 

Dans ce deuxième volet du portrait d’Oliméga présenté le cadre de notre dossier du Québec inc. de demain, Chantal Van Winden explique les difficultés du démarrage d’une entreprise, mais aussi la satisfaction de voir son produit trouver preneur à l’international. | Par Thérèse Garceau

Chantal Van Winden confie que le démarrage d’une entreprise comporte son lot de difficultés. « Ce n’est pas facile de partir en affaires. Ça veut dire qu’on doit quitter son emploi, réhypothéquer sa maison, prendre des décisions importantes. Tout ça pour un produit que personne ne connaît. C’est stressant. Oui, j’ai un stress financier pour assurer la rentabilité de l’entreprise. Toutefois, les ventes vont très bien et progressent surtout très rapidement. L’an dernier, nous avons doublé le volume de ventes de 2017. »

D’une production de 11 000 litres d’huile la première année d’opération, Oliméga produit aujourd’hui tout près de 40 000 litres d’huile uniquement et prévoit augmenter sa production jusqu’à 100 000 litres d’ici 2 ans. Chantal Van Winden ajoute que l’entreprise, qui est actuellement à 20 % de sa capacité maximale de production, a d’ailleurs planifié d’éventuelles phases 2 et 3 de façon à soutenir la croissance de la demande pour de nombreuses années à venir.

DUX récompense ses efforts

Ses efforts auront aussi été récompensés lorsque ses graines de caméline auront remporté le prix Ingrédient – PME à l’occasion de l’édition 2019 des Grands Prix DUX. Le jury soulignait alors son enthousiasme de tester un produit pouvant remplacer le chia et riche en protéines et ainsi qu’en oméga-3 et 9.

La profitabilité ? « Nous venons d’investir  massivement pour la construction de notre toute nouvelle usine éco énergétique, tout en soutenant une forte croissance. Nous avons récemment été identifiés une entreprise gazelle dans l’industrie agroalimentaire, c’est à dire qui fait plus de 30% d’augmentation de ventes sur trois années consécutives. On dit souvent que ça prend cinq ans à une entreprise en démarrage pour être rentable. Oliméga a eu cinq ans en décembre 2019. Nos ventes explosent au Québec ainsi que les intérêts à l’international. L’année 2020 sera la plaque tournante pour Oliméga.»

Oliméga en Chine

Déjà présents dans une centaine d’épiceries fines au Japon et distribués au sein d’un regroupement de chefs en France, les produits Signé caméline ont récemment fait leur entrée sur le marché chinois, ainsi qu’au Vietnam, aux États-Unis et dans l’Ouest canadien.

Après un an et demi de négociations, Oliméga, qui a conclu un contrat avec des acheteurs chinois. Elle exporte depuis juin dernier l’huile et les graines Signé Caméline en Chine. Les deux produits phares de l’entreprise de Saint-Édouard sont distribués en Chine sous une marque de commerce chinoise. « Tout cela est basé sur une relation de confiance. Ils m’ont invitée à Shanghai en novembre dernier lors d’un grand salon de produits d’exportation. Ça m’a donné l’occasion de valider aussi l’intérêt pour la caméline sur le marché local chinois. »

L’expérience chinoise a permis à la PDG d’Oliméga de se familiariser avec les procédures douanières du pays. « La caméline n’est pas connue en Chine. Les premières fois que tu exportes un nouveau produit, c’est plus compliqué. Il faut le faire reconnaître par les autorités chinoises. »

Comme le souligne la présidente, les acheteurs des produits Oliméga pour la Chine sont des Québécois d’origine chinoise qui ont des bureaux au Québec et en Chine. Comme ils importent déjà d’autres produits québécois sur le marché chinois, ils détiennent une solide connaissance des différentes étapes et processus liés à l’exportation. Elle est consciente que l’introduction de la caméline en Chine se fera en douceur. Chantal Van Winden se donne un horizon de trois ans pour en arriver à exporter des volumes plus importants. Elle souhaite l’envoi d’un conteneur tous les trois mois.

Au chapitre de la propriété intellectuelle, la PDG est aussi prudente. Comme les procédures légales d’authentification et de reconnaissance de la marque peuvent s’étaler sur une période de trois ans. Elle affirme ne pas vouloir distribuer sous sa marque de commerce avant la fin des démarches administratives pour éviter de se faire plagier

À la conquête de l’Ouest canadien

À la conquête de l’Ouest canadien, la PDG souhaite exporter ses produits ailleurs au pays et notamment à Vancouver et dans le reste de l’Ouest canadien où elle a d’ailleurs un nouveau distributeur.

Selon elle, l’adoption et la pénétration de la caméline dans les différents marchés visés par l’entreprise passent par le niveau de connaissance que les consommateurs en ont. L’éducation des consommateurs sur son utilisation et ses propriétés nutritionnelles constitue un levier essentiel pour la croissance de sa popularité. « Nous avons un produit unique. Nous avons des projets de déclinaisons pour la caméline. Il y a encore tellement de marchés à conquérir et de portes à ouvrir, c’est stimulant. »