Plastique contre plastique : quel est le meilleur emballage ?

La lutte contre le plastique à usage unique a amené les marques de boissons à faire évoluer leurs emballages et même à les faire passer au verre et à l’aluminium. Mais toutes les bouteilles en plastique n’ont pas été créées égales et, face aux préoccupations grandissantes des consommateurs, les marques doivent réagir… et vite !

Ce n’est plus un secret, les consommateurs de partout dans le monde sont de plus en plus préoccupés par la protection de l’environnement et plus susceptibles d’acheter des produits qui promettent la durabilité. Pour les marques de boissons traditionnelles, le problème du plastique n’était pas aussi simple qu’il n’y paraissait.

Les boissons gazeuses, l’eau en bouteille, les jus de fruits ainsi que le café et les thés prêts à boire sont tous tributaires du plastique. Mais les récentes innovations des marques de boissons montrent qu’il existe des solutions de rechange intéressantes au plastique.
Si des marques telles que Coca-Cola et Pepsi dépendent encore fortement du plastique, elles essaient de compenser leurs répercussions sur l’environnement en investissant dans des programmes de recyclage. De plus petites marques de boissons indépendantes, comme Rebbl, établie aux États-Unis, ont décidé de conserver le plastique comme contenant, mais sont en avance sur le peloton en utilisant uniquement des matériaux recyclés pour produire leurs bouteilles.

Réduire le plastique sans l’abandonner

Bea Perez, responsable du développement durable chez Coca-Cola, a expliqué récemment la décision de l’entreprise de s’en tenir aux bouteilles en plastique plutôt que de passer complètement au verre ou à l’aluminium. S’exprimant lors du Forum économique mondial de Davos plus tôt cette année, elle a déclaré que les clients de Coca-Cola préfèrent encore le plastique, car les bouteilles sont refermables et légères.

Pour sa part, PepsiCo souligne que le plastique, « lorsqu’il est recyclé, est un matériau efficace et durable ». Mais l’entreprise reconnaît la nécessité de progrès dans le domaine du plastique par l’exploration de nouvelles formes d’emballages comme celles biodégradables et compostables.

Aucune des deux marques ne prévoit toutefois d’abandonner complètement le plastique, et toutes les deux investissent dans des partenariats pour améliorer les infrastructures de recyclage et compenser leur propre utilisation du plastique.

Coca-Cola indique en moyenne que ses bouteilles en plastique sont composées à 25% de PET recyclé (rPET) et à 75% de PET vierge. L’entreprise vise 50 % de contenu recyclé d’ici 2030.

PepsiCo souhaite réduire de 35 % le plastique vierge dans ses bouteilles d’ici 2025, tout en augmentant le contenu recyclé dans les emballages en plastique de son portefeuille à 25 % la même année.

Améliorer le recyclage

En octobre 2019, Keurig Dr Pepper, Coca-Cola et PepsiCo ont d’ailleurs lancé le programme « Every Bottle Back » aux États-Unis. Dirigé par l’American Beverage Association (ABA), celui-ci offre 100 millions de dollars pour améliorer le recyclage des bouteilles en plastique dans quatre régions des États-Unis.

Depuis la création du groupe, des efforts ont été déployés pour moderniser les centres de tri, de traitement et de recyclage : éducation des consommateurs et prévention de l’environnement comptent parmi eux.

Dallas-Fort Worth, au Texas, a été la première région ciblée par le programme. La ville de Fort Worth a d’ailleurs fait savoir que des documents d’information et de sensibilisation sur la façon de recycler et de réduire la contamination des matériaux recyclables seront mis à la disposition des résidents dans plus de 232 000 foyers.

De nouveaux trieurs optiques, des machines à intelligence artificielle et des bras robotiques pour séparer les matières recyclables seront installés au centre de récupération des matériaux de la région. Près de trois millions de dollars seront investis dans cette région.

Soutenir l’innovation

Fabricant de boissons à base d’élixir d’origine végétale, Rebbl a tenu sa promesse d’éliminer le plastique vierge de son emballage avant la fin de 2020. Rebbl a déclaré que, en changeant chaque année 20 millions de ses bouteilles en 100 % de plastiques recyclés post-consommation, les émissions de gaz à effet de serre pourraient être réduites de 922 tonnes de dioxyde de carbone.

La Green Packaging Initiative convertit les bouteilles en plastique usagées de la marque en nouvelles bouteilles en plastique, en préservant les ressources et en réduisant les déchets mis en décharge, et ce, sans affecter le prix des produits finis.

Toutes les boissons de 12 oz de Rebbl sont vendues dans les nouvelles bouteilles depuis la mi-mai aux États-Unis. Elles sont ornées d’une étiquette annonçant le matériau recyclé. Les bouteilles ont la même apparence et la même sensation que l’ancien emballage. Évidemment, les boissons sont les mêmes.

Avant le passage à 100 %, toutes les bouteilles de Rebbl utilisaient 50 % de rPET.

Les matériaux d’expédition de la marque sont aussi entièrement recyclables ou biodégradables.

Rebbl rejoint ainsi le cercle des pionniers tels que Nestlé Pure Life Purified Water. L’eau de cette marque est vendue dans une bouteille en plastique 100 % recyclé aux États-Unis. La bouteille est commercialisée comme réutilisable plutôt qu’à usage unique.

La marque Evian en est un autre exemple. Elle a introduit des bouteilles 100 % rPET dans une partie de son portefeuille au Royaume-Uni et s’est engagée à éliminer le plastique vierge des produits Evian UK d’ici 2025.

Le développement de RPET pour les petites entreprises

Parce que le processus de transition vers 100 % rPET est coûteux, compliqué et potentiellement hors de portée pour les petites marques, l’innovation dans le domaine du plastique a connu un pic de popularité auprès des entrepreneurs. La marque d’eau française Perrier a lancé dernièrement son « Next Packaging Movement », un programme d’innovation en matière d’emballage durable.

Elle a offert un soutien technique, opérationnel et financier, ainsi qu’un investissement total pouvant atteindre 1 million d’euros, à trois gagnants du programme dont les start-ups mettront leurs produits sur le marché d’ici 2025.

Biotic fabrique un plastique biosourcé et biodégradable produit à partir de déchets agricoles.

PlastiSkul transforme les déchets plastiques des micro-usines en utilisant des solutions à la fois de haute et de basse technologie qui peuvent être mises en œuvre dans les pays en voie de développement.

Et Flexikeg a formé une « éco-collaboration » avec Perrier afin de livrer des boissons dans un baril réutilisable qui permet de réduire les déchets plastiques et les émissions de carbone