Rencontre avec Sylvain Allard, président du jury des PRIX GAÏA 2019

À la veille des PRIX GAÏA, qui récompensera l’excellence en emballage alimentaire  le 29 octobre prochain, L’actualité Alimentaire a rencontré, Sylvain Allard, le président du jury de la  7e édition de ce concours devenu la référence pour les acteurs du secteur agroalimentaire québécois en termes de prestige et de reconnaissance lié à la mise en marché et au conditionnement des produits alimentaires.

Directeur du programme de design graphique à l’UQAM depuis 2017, Sylvain Allard n’est certes pas un néophyte en matière d’arts appliqués. Professeur de design depuis 2009, Sylvain Allard n’est pas inconnu du public qui a pu l’entendre sur les ondes d’ICI Radio-Canada et le lire dans les pages de L’actualité Alimentaire depuis quelques années. Pas surprenant qu’aujourd’hui, on trouve ce passionné à la tête du jury des Prix Gaïa. « Il est important de célébrer l’excellence de l’emballage alimentaire et ce, tant au niveau de ce qui le distingue que parce que cette compétition est une occasion pour avoir une réflexion sur l’impact écologique et environnemental à leur sujet. »

Pour Sylvain Allard, l’importance première d’une compétition comme les Prix Gaïa est de célébrer le dynamisme agroalimentaire du Québec. « Il est de plus en plus visible et son offre de plus en plus compétitive. On sent vraiment l’énergie d’entrepreneurs qui font des propositions  exceptionnelles malgré que le Québec représente un petit marché. Celui-ci se distingue par des produits qui racontent notre spécificité locale. »

L’optimisation de l’emballage au premier plan

Dans une industrie qui tente parfois de faire sa marque en mettant tout la gomme au niveau du marketing visuel en oubliant quelquefois le contenu au profit du contenant, Sylvain Allard confirme que le succès de l’emballage et de son design passe par l’authenticité.  « Un emballage va toujours permettre de faire une première vente, mais si le produit n’est pas à la hauteur de la promesse, ça n’ira pas plus loin. Pour ce faire, il est important de créer des produits spécifiques, reconnaissables, avec une histoire à raconter.  C’est en étant distinctif qu’on peut réussir à se faire connaître. C’est après que la qualité du graphisme et de l’emballage supportent tout ça. »

Sachant que pour être performante en 2019, une entreprise doit à la fois offrir un bon produit, être innovant, optimiser et investir dans son emballage et être éco responsable, Sylvain Allard avoue que la complexité est plus garde pour les entrepreneurs d’aujourd’hui. «  En emballage, par exemple, c’est une problématique de quantité. Quand on est Coca-Cola et qu’on produit des milliards de bouteilles, notre coût de revient est presque nul à l’unité alors qu’en petites quantités, comme on le voit au Québec habituellement, la partie emballage est un investissement très important qui va souvent jouer sur nos marges qui sont déjà assez minces. Ça reste le nerf de la guerre d’une certaine façon. Toutefois,  je vois des produits qui s’en sortent très bien. Il y a donc moyen d’allier tout ça. »

La valeur ajoutée de l’emballage au service du consommateur

À l’ère du commerce en ligne où il devient parfois plus difficile de comprendre l’emballage qu’on nous offre, Sylvain Allard est d’avis qu’il serait une bonne idée de se tourner davantage vers le commerce local. « Le commerce électronique vient avec son lot de problèmes dont son empreinte carbone et avec le fait qu’on n’a pas de contact direct avec les produits. Je souhaite que, dans l’avenir, on va continuer à avoir un contact direct entre le marchand et le consommateur. »

À titre de spécialiste en matière de design, Sylvain Allard indique que, dans le cadre des Prix Gaïa, il va analyser les matériaux utilisés, l’ajout d’innovation, la valeur ajoutée, la pureté de la forme ou les choix écologiques intelligents. « Pour résumer le succès du design en agroalimentaire, c’est comment on va résoudre le problème d’un producteur et d’un consommateur en ayant le moins d’impact possible tout en créant une marque qui se distingue. »

À titre de président du jury, Sylvain Allard se donne d’ailleurs comme mandat de profiter de l’expertise de ses collègues qui proviennent de différents secteurs . « Le monde de l’emballage est un monde qui réunit beaucoup de champs de spécialités. Mon rôle sera de faire ressortir le meilleur de tous ces gens-là pour essayer de trouver les bijoux qui font désormais partie de notre offre alimentaire. »