Un rapport fait état de fortes exportations de produits agricoles et agroalimentaires en 2020

Malgré une contraction mondiale des exportations agricoles, l’année 2020 a été relativement bonne pour les exportateurs canadiens de produits agricoles et agroalimentaires, selon le dernier rapport sur les échanges commerciaux de Financement agricole Canada (FAC).« L’industrie agricole et alimentaire canadienne a fait preuve de résilience en ces temps difficiles et a le potentiel de sortir de cette pandémie encore plus forte. En effet, nos producteurs, fabricants agricoles et transformateurs de produits alimentaires commencent à se remettre des perturbations causées par la pandémie », affirme Jean-Philippe Gervais, économiste en chef à FAC, en publiant le rapport sur les échanges commerciaux de cette année.

« Il y a tout de même des défis à relever », ajoute M. Gervais. « La valeur du dollar canadien est toujours un facteur important pour déterminer notre compétitivité commerciale, et l’accès aux marchés peut être réduit par des tensions géopolitiques ou des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, comme nous l’avons vu pendant la pandémie. »

Le rapport montre que le Canada a connu la plus forte augmentation d’une année sur l’autre en ce qui concerne les exportations de produits agricoles, soit 13,8 %, alors que tous les pays exportateurs de produits agricoles combinés ont vu leurs exportations de produits de base se contracter de 9 %, en grande partie en raison de l’incidence de la pandémie pendant la majeure partie de 2020. Avec 5,5 % du total des exportations mondiales de produits de base, le Canada s’est classé au cinquième rang des exportateurs mondiaux, une position qu’il occupe depuis 2012. Les États-Unis sont restés le premier fournisseur mondial de produits de base, suivis des Pays-Bas, de la Chine et du Brésil.

Le Canada ne s’est pas encore hissé parmi les 10 premiers exportateurs de produits alimentaires transformés, mais il a gagné du terrain depuis 2011, passant du seizième au onzième rang des exportateurs de produits alimentaires. Les États-Unis conservent leur rôle de leader depuis 2012, suivis par l’Allemagne, les Pays-Bas, la France, le Brésil, l’Italie, la Chine, la Belgique, l’Espagne et l’Indonésie.

En comparaison à l’importante contraction mondiale des exportations de produits de base, les exportations totales de produits alimentaires n’ont pas été aussi durement touchées par les perturbations dues à la pandémie, puisqu’elles n’ont diminué que de 3,7 %. Néanmoins, la croissance des exportations totales de produits alimentaires au cours des dix dernières années a été beaucoup plus lente, avec une croissance annuelle moyenne de moins de 1 %.

La viande est la catégorie la plus importante des exportations canadiennes de produits alimentaires, représentant en moyenne 13,4 % des exportations totales de produits alimentaires et ayant l’un des taux de croissance annuels moyens les plus élevés de tous les secteurs, soit 1,3 % entre 2011 et 2020. Les boissons constituaient la deuxième catégorie en importance, totalisant 12,2 % des exportations de produits alimentaires au cours de la même période, avec un taux de croissance annuel moyen de 1,1 %.

Le Canada a pu accroître sa part des marchés mondiaux du porc d’une année à l’autre en 2020, grâce notamment à un contexte de taux de change favorable par rapport à nos principaux concurrents.

En ce qui concerne les produits agricoles, le succès des exportations canadiennes en 2020 est dû aux oléagineux, qui représentent 32,2 % du total des exportations agricoles canadiennes, tandis que les céréales en représentent 28 %. Parmi les céréales, le blé était le principal produit d’exportation du Canada, représentant 80,9 % des exportations totales de céréales l’année dernière. Le Canada a compté parmi les trois premiers exportateurs de blé au monde au cours des dix dernières années.

Le rapport sur les échanges commerciaux de FAC de cette année se concentre sur la mesure dans laquelle une simple comparaison du huard par rapport au dollar américain constitue une évaluation précise de notre compétitivité commerciale mondiale.

Le dollar canadien a gagné 1,4 % par rapport au dollar américain depuis le début de 2021, ce qui constitue la meilleure performance parmi les devises du G10, grâce à la hausse des prix des produits de base.

« Les valeurs des devises sont un facteur important du succès commercial global du Canada », affirme M. Gervais. « Mais nous ne pouvons pas considérer la valeur du dollar canadien isolément, car les acheteurs tiennent compte du panier de devises des exportateurs pour prendre leurs décisions en matière d’importation. Par exemple, les exportateurs canadiens de bœuf et de blé ont vu la valeur du huard augmenter par rapport à la monnaie des autres principaux pays exportateurs au cours des deux dernières années, ce qui rend les exportations canadiennes moins compétitives, toutes choses étant égales par ailleurs. »

En raison de la hausse des prix de l’énergie, le rapport prévoit que la valeur du dollar canadien restera légèrement supérieure à sa valeur actuelle de 0,80 $ US pour le reste de 2021 et le début de 2022. La hausse des prix de l’énergie en Europe pourrait également entraîner une baisse de la valeur de l’euro par rapport au huard au cours des prochains mois.

M. Gervais souligne qu’il existe de nombreux facteurs qui détermineront le succès futur des exportations canadiennes, comme l’accès aux marchés, la santé économique des principaux importateurs, les perturbations météorologiques ou d’autres défis mondiaux en matière de logistique ou de transport.

« Au-delà de la valeur des devises, la croissance de la population mondiale, l’augmentation du pouvoir d’achat dans les marchés émergents et les nouveaux accords commerciaux sont également des facteurs clés susceptibles d’aider le Canada à accroître ses exportations », a-t-il déclaré. « En tirant parti de nos avantages concurrentiels en matière de ressources naturelles et d’innovation, et d’une excellente réputation sur le plan de la sécurité alimentaire, le Canada a la possibilité de renforcer sa position d’exportateur de produits agricoles et agroalimentaires de premier plan. »