Une industrie encore méconnue aux yeux des consommateurs

Connaissez-vous l’industrie alimentaire au Québec? C’est l’une des questions qui était posée dans un récent sondage dédié aux consommateurs. La réponse indique que ce ne soit pas tout à fait le cas. Il resterait un bon bout de chemin à faire, mais  l’intérêt et l’ouverture des consommateurs permettront une meilleure compréhension à long terme. | Par Charline-Ève Pilon

Ce qui se dégage du sondage sur les Préoccupations et perceptions des Québécois envers l’industrie alimentaire du Québec, c’est que la grande majorité des Québécois n’ont pas de lien de proximité avec l’industrie alimentaire et on apprend également que 40% considèrent qui la connaissent mal. Donc il y a une certaine méconnaissance envers l’industrie alimentaire. Toutefois on sent vraiment une volonté de la part de la population de mieux la connaître.

«Oui, ils avouent mal la connaître mais on voit qu’à 78% ils aimeraient être plus informés à propos de l’industrie et ce, toute génération confondue, analyse Carolyne Roy, vice-présidente du bureau de Québec, Léger 360.  La population a une ouverture. Les Québécois aimeraient être mieux informés sur la qualité et la provenance des aliments. Donc il y a une sensibilité de plus en plus grande envers ce qu’ils mangent. Ça inclut aussi l’inspection des entreprises et la règlementation des aliments importés. »

Ce deuxième sondage que l’entreprise Léger 360 réalise pour le Ministère Agriculture, Pêcheries et Alimentation (MAPAQ) s’inscrit dans les rencontres préparatoires du Sommet sur l’Alimentation 2017. Trois événements ont été organisés et vendredi dernier était la deuxième rencontre durant laquelle de gros joueurs du secteur de l’alimentation au Québec étaient présents.

Ce second volet portait sur le développement du potentiel de l’industrie alimentaire québécois sur les marchés d’ici et d’ailleurs. Le sondage avait été préparé en complément d’information, permettant d’évaluer le niveau de connaissance et de préoccupation des perceptions des Québécois envers l’industrie alimentaire du Québec. Il est possible ici de voir le sondage complet.

Parmi les autres questions posées, on demandait aux Québécois d’identifier parmi les neuf choix proposés, les priorités gouvernementales pour  l’industrie alimentaire. 37 % ont mentionné soutenir les entreprises alimentaires qui adoptent des pratiques exemplaires, notamment. Mais ce qu’on apprend dans le sondage justement, c’est 40% des Québécois ont peu ou pas confiance dans les certifications en place dans l’industrie alimentaire.

«Ça demeure qu’une majorité y croit quand même, précise Mme Roy. Mais oui il y a un 40% qui demeure un peu plus sceptique. Peut-être qu’il faut mieux leur expliquer ce que sont les certifications et qu’est-ce qu’il y a derrière pour les entreprises afin d’atteindre ces certifications-là. Parce qu’on sait que c’est beaucoup de travail. Il y a beaucoup d’étapes à franchir pour avoir le sceau. »

Alors que 60% des Québécois sont d’avis que les aliments produits et / ou transformés au Québec se distinguent de ceux d’ailleurs, parmi ceux-ci 43% ont dit que le goût et leur aspect sécuritaire (31%) faisaient partie des premiers attibuts distinctifs des aliments produits et / ou transformés au Québec.  «Dans les caractéristiques perçues, ils identifient davantage le goût et leur aspect sécuritaire, authentique et naturel. Et vient en quatrième lieu sur neuf, leur qualité nutritive élevée. On est dans le domaine ici des perceptions. Il faut garder ça à l’esprit parce qu’on n’est pas des spécialistes de toutes ces dimensions. »

Près de 15% des répondants ont un lien direct ou indirect avec l’industrie alimentaire. « On voulait justement connaître le degré de proximité, donc 15% des répondants sont propriétaires ou employés dans l’industrie alimentaire québécoise ou au moins un proche qui y travaille. Ces résultats sont cohérents avec les statistiques qui nous indiquent qu’au Québec, 12% des emplois se retrouvent dans le secteur alimentaire. C’est très rassurant sur notre panel. Ça vient confirmer qu’on a une excellente qualité. Une donnée externe vient confirmer ce que les répondants nous ont dit. »

Ainsi, il y a une volonté des Québécois de même connaitre cette industrie puis, il y a un souci de savoir davantage ce que l’on retrouve dans l’assiette. Aussi, il y a une perception positive de l’industrie alimentaire envers l’économie québécoise et l’emploi. Mais comme Mme Roy l’indique, il reste encore du travail à faire du côté de l’industrie. «Elle doit arriver à mieux se faire connaître et valoriser davantage nos produits auprès des gens du Québec. »