Guide pour une communication honnête de l’écoconception d’emballage

Consommateurs et entreprises partagent le désir de réduire leur empreinte environnementale. C’est une évidence, comme dirait le capitaine du même nom. Mais la vigilance est de mise quand on veut bien communiquer ses initiatives et la mesure environnementale de celles-ci. La bonne volonté et l’engagement de tous n’auront jamais autant d’effet que si les communications environnementales que l’on trouve sur les emballages d’une foule de produits de consommation courante sont faites avec rigueur et exactitude. Comment bien y transmettre les efforts et les retombées des actions accomplies à travers ses démarches d’écoconception aux consommateurs sans tomber dans la confusion et les zones grises ?

À ce chapitre, Éco Entreprises Québec propose aux entreprises trois étapes pour communiquer efficacement.

1 Communiquez avec simplicité et honnêteté vos efforts ainsi que vos bons coups

Il faut d’abord se livrer à l’exercice d’identifier et de dresser la liste des améliorations qui ont été apportées à l’emballage, tout au long de son cycle de vie, et déterminer celles qui sont les plus pertinentes à communiquer aux consommateurs. Autrement dit, celles qui les éclaireront dans leurs choix de consommation responsable.

Tout ce qui est relatif à la masse et au volume de l’emballage intéresse le consommateur qui pointe souvent l’emballage non nécessaire ; le retrait d’un composant, l’allègement ou la réduction du volume sont des facteurs qui parlent au consommateur, mais qui ne sont pas nécessairement des changements qui sautent aux yeux. La conception locale ou l’intégration de matière recyclée sont également des informations pertinentes. « Cette bouteille contient 30 % moins de plastique que la version précédente, c’est X % moins de GES par produit emballé » ou « Ce contenant est fait à 50 % de fibres recyclées » ou « Notre nouveau concept d’emballage nous a permis d’éliminer des composants non nécessaires à la protection du produit, ce qui permet d’éviter la consommation de X tonnes de telle matière par année » sont des exemples d’informations — si applicables — qui seraient intéressantes à communiquer.

À cette étape, il est aussi intéressant de partager les bénéfices d’actions posées, à l’ombre du consommateur, sur le transport et la logistique, la mise en marché, mais aussi sur l’expérience de l’utilisateur ; un meilleur dosage des quantités, une meilleure « cuillèrabilité », un emballage refermable, etc.

2 Ayez les preuves de ce que vous avancez

Ensuite, il faut être en mesure d’appuyer ses affirmations par des preuves concrètes. De là l’importance de choisir judicieusement les informations que l’on souhaite communiquer. Des données factuelles quantitatives et des comparables (si applicables) permettent d’asseoir l’effort derrière la démarche.
C’est aussi une bonne idée d’avoir en référence un numéro de téléphone et un site Internet (blogue/section dédiée à l’explication des actions) pour que le consommateur puisse aller plus loin, et en savoir plus sur vos initiatives. N’hésitez pas à convier vos clients sur votre site web, vers votre plan d’action ou votre feuille de route pour plus d’explications.

3 Partagez avec clarté, ce qui compte vraiment

Enfin, il faut avant tout se rappeler que l’ambiguïté n’a pas sa place, c’est-à-dire qu’il faut que votre message soit pertinent, précis, factuel et vérifiable. Afficher une feuille d’arbre ou une fleur pour illustrer un effort de réduction sur l’emballage parce que l’on se dit ami de la nature ? Ça n’apporte rien au message et ça crée de faux raccourcis entre l’écoconception d’emballage et l’amour du jardinage.

En revanche, il est tout indiqué d’afficher les logos connus et reconnus qui s’appliquent à vos emballages.

Avoir les bons mots

Ce n’est pas tout ! Après avoir suivi ces étapes, assurez-vous non seulement d’avoir le bon visuel, mais aussi le bon vocabulaire. Dans le doute, il est toujours possible et recommandé de se référer à la documentation en ligne de l’organisme Éco Entreprises Québec et de s’adresser à ses conseillers et conseillères en écoconception pour plus de précision.

Différents termes peuvent entraîner de la confusion. Il est important de faire la distinction entre des notions similaires, mais dont le sens n’est pas le même : « recyclé », « recyclable » et « contenu recyclé ». Le plus facile : « recyclable ». Cela se dit d’un emballage fait pour être récupéré, trié et recyclé. Il n’y a pas tellement d’ambiguïté. Par contre, c’est moins limpide entre « recyclé » et « contenu recyclé ».

Le premier s’applique à un emballage dont le matériau est utilisé, en partie ou en totalité, dans le cycle de production d’un nouvel emballage ou d’un produit en remplacement de matière vierge. Le deuxième signifie qu’on a incorporé de la matière recyclée dans la conception de l’emballage. C’est le cas pour plusieurs types d’emballages qu’on trouve sur les tablettes : les boîtes de carton plat pour les céréales, les pâtes alimentaires, etc., ou une large part des contenants et bouteilles de boisson qui sont faits de polyéthylène téréphtalate recyclé (rPET).

De la même manière, il est très facile de confondre « bioplastique », « biodégradable » et « compostable ».
Il faut bien faire attention au terme « bioplastique ». Il est de plus en plus contesté parce qu’il laisse planer un doute autant sur la matière dudit emballage (origine) que sa gestion en fin de vie utile.

Pour plus de précisions, n’hésitez pas à consulter le Rapport sur les emballages de plastique biodégradables et compostables ainsi que les fiches qui en découlent. https://ecoconception.eeq.ca/fr-ca/rapportemballages

Utiliser judicieusement le ruban de Möbius

Le ruban de Möbius signifie que l’emballage ou le contenant est potentiellement recyclable, tandis qu’un pourcentage en son centre indique que l’emballage ou le contenant contient une part de matière recyclée. Il est à noter que le ruban de Möbius est une auto-déclaration non vérifiée par une tierce partie sous la suite des normes ISO 14 0001, soit la norme ISO 14021. Le code d’identification, le triangle fléché ou non avec un chiffre à l’intérieur, indique, quant à lui, de quelle matière est composé l’emballage. Il s’agit d’un visuel mis en place par et pour l’industrie. Bien qu’il puisse donner une indication sur le potentiel de recyclabilité de l’emballage, il est plutôt recommandé de compléter l’information en apposant des instructions de tri.

En suivant ces conseils, votre entreprise tendra vers une communication honnête et simple pour les consommateurs qui seront en mesure de saisir rapidement la plus-value de votre emballage ou de sa version améliorée.