Comme toutes les industries, l’agriculture et l’agroalimentaire ont subi leur lot de bouleversements dans les derniers mois au Canada. Comment embrasser ces changements et s’en inspirer pour propulser son entreprise ? Tour d’horizon des grandes tendances avec deux experts en la matière.
Engouement pour le local
Le confinement et l’invitation des gouvernements à encourager les produits d’ici ont eu un impact positif chez les producteurs et transformateurs. « On s’est mis à rêver d’autosuffisance, ou du moins de manger local même hors saison, dit Olivier Mathieu, agronome et vice-président associé, agriculture et agroalimentaire à la Banque Nationale. On a vu débarquer dans nos bureaux des projets innovateurs de serres verticales ou d’agriculture en région urbaine. »
L’intérêt du consommateur pour des produits locaux s’inscrit dans un courant plus large. « On assiste à un éclatement de la demande, affirme Vincent Cloutier, agronome et conseiller principal, agriculture et agroalimentaire à la Banque Nationale. Le consommateur change, il est exigeant, il veut plus de transparence. Non seulement il veut manger local, mais ses préoccupations éthiques et morales l’amènent à choisir ses aliments en fonction de sa santé, de leur empreinte carbone et des pesticides utilisés pour leur culture. »
Virage vers l’automatisation
En raison de la demande croissante pour leurs produits, les transformateurs agroalimentaires ont dû investir « à la vitesse grand V » pour gagner en productivité. L’automatisation s’est imposée. Même ceux qui hésitaient y ont vu une solution à la pénurie de main-d’oeuvre. « Faute de travailleurs, il faut changer les façons de faire, indique Vincent Cloutier. Il faut apprendre à faire plus avec moins. »
L’automatisation comporte ses défis. « Dans le secteur agricole et agroalimentaire, on travaille avec du vivant, fait valoir Olivier Mathieu. Le niveau de complexité de l’automatisation est élevé. On travaille avec une variété de matières premières. » La chaîne de production d’une usine de transformation de viande n’a rien à voir avec une chaîne de montage de voitures.
Bien s’entourer
La beauté de la chose, c’est que la technologie progresse aussi à toute vitesse et que les ressources pour épauler les entrepreneurs se multiplient. On le voit du côté des institutions financières ainsi que dans les organismes gouvernementaux, où l’on adapte les programmes et les subventions. « C’est ce qu’il y a de beau dans ce secteur, il y a beaucoup de partenariats possibles et de concertation », souligne Vincent Cloutier.
À ce chapitre, la Banque Nationale a accéléré depuis 10 ans la mise en place de son équipe spécialisée en agriculture et agroalimentaire. « Notre coffre à outils est toujours mieux garni, explique Olivier Mathieu. Un entrepreneur qui se présente avec un projet doit pouvoir être orienté vers les bons produits, les joueurs les plus pertinents, les meilleures ressources et solutions. Être conseiller, c’est plus qu’assurer un simple rôle financier. C’est de travailler avec l’humain. »
Si la multiplication des tendances dans le secteur alimentaire et l’essor constant que connaît le marché peuvent donner le vertige, il n’est certainement jamais trop tôt pour consulter ceux et celles qui peuvent aider à grandir.
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