L’intelligence artificielle dans notre assiette 2 : Devine ce qu’on va manger pour souper… l’an prochain !  

Qu’est-ce qu’on va manger dans 10 ans ? Voilà une question plus complexe à laquelle l’intelligence artificielle pourrait répondre. Mais son rôle ne se limite pas à ça. L’intelligence artificielle ne tient pas seulement compte des données liées aux goûts des consommateurs. Elle peut aussi contribuer à lutter contre un fléau bien présent dans nos assiettes : le gaspillage alimentaire. Par Pascale Lévesque 

 « Ça se passe d’abord dans le champ, explique Olivier Blais. Si l’intelligence artificielle est capable d’estimer que ce sera une bonne récolte, toute la chaîne en profite : l’estimation de la demande, l’offre en épicerie, le bon prix, etc. Cet aspect vertical de l’épicerie est fascinant ! » À cela s’additionnent  d’autres indicateurs qui expliquent les tendances et comportements alimentaires des gens. 

En ce moment, le système est encore beaucoup planifié sur une demande statique. Bon prix, mauvais prix, l’épicier va commander une quantité donnée de fruits ou de légumes aux distributeurs. L’intelligence artificielle permet la souplesse inhérente aux nouvelles réalités comme les changements climatiques entre autres qui affectent les récoltes. Savoir utiliser plus efficacement les sources d’approvisionnement, d’une région à l’autre du globe pour assurer une constance dans l’approvisionnement est une de ces avenues que permet l’intelligence artificielle.  

« Même si ce n’est pas vrai que le passé est toujours garant de l’avenir, au sens où on n’aurait pas pu prévoir notre comportement en temps de pandémie il y a deux ans, ça reste très impressionnant ce qu’on est capable d’extraire comme tendance, soulève Olivier Blais. On est maintenant capable de prédire ce que les gens vont vouloir manger des mois à l’avance. » 

La consommation de viande est un beau cas de figure. C’est un aliment extrêmement périssable, qui vient du vivant. Le consommateur veut de la variété et de la disponibilité. « Un facteur influent, c’est la température, avance le co-fondateur de Moov. L’été par beau temps, on sait que c’est populaire. Mais il suffit d’un temps pluvieux pour qu’un épicier reste pris avec ses steaks. » L’intelligence artificielle pourra alors maximiser l’efficacité des promotions : celles qui sont les plus performantes pour attirer les clients et les amener à acheter cette viande dans ce contexte bien précis. « Avec une technique d’analytique avancée, on peut savoir quelle sera la demande si on applique un type de promo bien précis dans un contexte donné », ajoute-t-il.  

Vous aimez ce produit, mais ne le savez pas encore ! 

Les cartes à points ou cartes de fidélité servent aussi à bien nourrir cette intelligence artificielle. Car si ces données aident l’épicier, le distributeur et le producteur à moduler l’offre et la demande, elles avantagent aussi le client. Tant dans son sac d’emplettes et le portefeuille du client ! « Les offres personnalisées, c’est une tendance de plus en plus présente et ça ne fait que commencer, avance Olivier Blais. Ce qui s’en vient dans l’avenir de l’intelligence artificielle, ce sont des capacités décuplées en termes de planification des offres. Des prix personnalisés par exemple, juste pour toi, cet article est offert à ce prix-là. » 

Des suggestions d’articles personnalisés aussi sont possibles. De la même manière, les moteurs de recommandation peuvent fournir des recommandations automatisées pour des émissions de télévision en fonction des habitudes d’écoute des utilisateurs, sur Netflix, ces moteurs peuvent aussi guider les gourmands vers de nouveaux produits. « Si vous avez aimé cette pizza surgelée, vous aimerez peut-être cette sauce à la viande maison. »  

Le monde de l’intelligence artificielle est plein de possibilités. Mais des perspectives trop vastes peuvent parfois étourdir. « L’humain restera toujours au centre de l’équation, insiste Olivier Blais de Moov. Une chose est certaine, pour que l’intelligence artificielle réponde à toutes ses belles promesses, il faut absolument apprivoiser les données avec sagesse, sagesse et sagesse. » 

Source : L’actualité ALIMENTAIRE 

Pour lire la première partie de cet article, cliquez ICI.