L’intelligence et les muscles nécessaires pour une épicerie en ligne compétitive – Partie 2

Les mesures de confinement qui ont été imposées depuis le début de l’année dernière ont grandement accéléré la tendance des consommateurs vers les services d’épicerie en ligne. Afin de s’assurer une part de ce marché en pleine expansion, les épiciers doivent rapidement mettre en place les moyens de satisfaire à la demande. Quels moyens sont à leur disposition pour assurer leur compétitivité ? par Olivier Mathieu  

D’abord, l’intelligence.  

Un Système de Gestion d’Entrepôt est conçu pour soutenir les activités de distribution et les procédés de production d’une opération. Un bon SGE permet, par exemple, de :   

  • Superviser les procédés manufacturiers  
  • Définir et soutenir des opérations de pige efficaces  
  • Coordonner les activités de réapprovisionnement  
  • Organiser les processus entrants et sortants  
  • Maintenir en tout temps une vision détaillée sur l’état des inventaires  

Les meilleurs SGE incluront également des modules servant à la traçabilité, aidant ainsi les épiciers à satisfaire aux normes de sécurité alimentaire.   

Il y a tout un éventail de SGE sur le marché. Il est donc assez facile d’en trouver un qui soit adapté aux besoins de son opération. En choisissant de bons partenaires d’implémentation, on peut en outre voir à l’intégration des systèmes des fournisseurs, des partenaires externes, des co-manufacturiers et des clients avec le SGE. Ainsi, le système structure et soutient les activités d’une épicerie en ligne bien au-delà des murs de l’entrepôt, améliorant significativement son efficacité opérationnelle.   

Il est vrai que les meilleurs SGE et leur implémentation requièrent un investissement en capital significatif. En revanche, la compétition qui règne entre les fournisseurs garantit qu’ils demeurent néanmoins bien moins dispendieux que les technologies du type de l’OSP. Cette même compétition évite en outre aux épiciers de se retrouver prisonniers d’un seul fournisseur pour l’entretien et l’amélioration de leur système, ce qui mène encore une fois à des économies significatives.  

Et puis il y a les muscles 

De même que pour les SGE, les fournisseurs de systèmes de manutention sont nombreux et la variété des solutions disponibles est riche. Du simple « tablettes & charriots » à la technologie plus complexe du type « pige & convoyeur », les épiciers pourront aisément trouver un système adapté aux besoins de leur opération et à la taille de leur portefeuille.  

Un autre avantage intéressant des systèmes de manutention par rapport à l’automatisation complète d’une opération est qu’ils peuvent être mis en place de manière graduelle. Cela confère aux épiciers davantage de flexibilité quant aux moyens d’adapter leur opération à leur croissance. Ça leur permet en outre de répartir l’impact financier de leurs investissements à travers le temps et d’ainsi préserver une plus grande agilité financière pour faire face aux impondérables.   

La clé, avec un système de manutention, est de trouver le bon équilibre entre l’automatisation des processus et la flexibilité du système. Si l’automatisation entraîne une plus grande capacité de production, elle rend nécessairement l’infrastructure d’un centre de distribution très rigide.   

C’est d’ailleurs fort probablement la rigidité de leur système qui aura ralenti les opérations d’Ocado au fort de la crise. Afin d’atteindre un haut degré d’automatisation, les CTAs d’Ocado laissent très peu de place aux opérateurs humains sur le plancher. Une fois ces systèmes poussés au maximum de leur rendement, on peut donc difficilement augmenter la productivité du CTA en affectant davantage d’opérateurs à la tâche.      

Un système de manutention « flexible » permet justement à une opération de s’ajuster plus aisément aux pointes saisonnières, aux nouvelles lignes de produits, et aux impondérables. En revanche, à trop miser trop sur la flexibilité, c’est la productivité du centre de traitement qui en pâtit.   

Ce qu’il faut en retenir   

Il ne faut pas penser que l’OSP d’Ocado représente à coup sûr un mauvais investissement pour les épiciers en ligne. Les plus grandes chaînes qui, comme Kroger et Sobeys, font face à d’important coûts en main-d’œuvre, peuvent s’attendre à profiter de leurs récents investissements dans des CTAs d’Ocado.   

Dans une industrie constamment soumise à des pics saisonniers et où les produits – pensons aux fruits frais – peuvent être difficiles à piger, le succès d’une épicerie en ligne repose pour beaucoup sur la flexibilité de ses systèmes. De même, les épiciers en pleine croissance n’ont généralement ni les moyens financiers d’une automatisation à tout vent de leurs opérations, ni intérêt à se doter de systèmes qui s’adapteront difficilement à l’intensification éventuelle de leurs activités.    

Or, non seulement est-ce que la bonne combinaison GSE/système de manutention procure aux épiciers cette flexibilité, mais elle leur conférera en outre toute l’intelligence et tous les muscles nécessaires pour être compétitifs sans avoir à y engloutir une part importante de leur précieux capital.   

Source : L’Actualité ALIMENTAIRE avec la collaboration de LIDD 

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