LA petite histoire de grandes personnes, acte 2 : Vivre et survivre la COVID-19

Quelques jours après l’annonce de cette pandémie mondiale, nous avons décidé de prendre des nouvelles de neuf HUMAINS qui, jour après jour et de près ou de loin, s’investissent dans la filière agroalimentaire.

Afin de prendre le pouls de la situation, nous avons réalisé des entrevues un peu ludiques, histoire d’alléger le climat fort lourd entourant les circonstances. La même grille d’entrevue sera déployée dans le temps afin de nous permettre d’observer les changements ressentis et vécus par nos participants.

Finalement, ce sont ces brefs récits qui nous permettront d’écrire les quelques premières pages de l’histoire de chacun de ces HUMAINS qui composent avec la COVID-19 dans une industrie jugée essentielle. Nous vous offrons ces mots qui viennent du cœur, la spontanéité et la générosité de toutes ces personnes. Nous aimerions remercier (par ordre alphabétique) : Bryce, Isabelle, Luc, Lyne, Marie, Marie-Claire, Nicolas, Pascal et Pierre pour leur participation et leur vivacité d’esprit. | Par Lise Gallant

 

Nicolas Aubert

Je suis président et directeur des ventes de WJJones, transitaire international offrant un service complet de logistique par voie maritime et aérienne – en complément par voie terrestre. Nous sommes spécialisés pour tout le transit hors de l’Amérique du Nord. Nous comptons 11 employés et nous recherchons toujours un autre représentant des ventes.

Réflexions personnelles

Mon état d’être est serein, en harmonie avec moi-même. J’arrive de mon entraînement et le soleil brille, quoi demander de mieux.

La plus grande révélation sur moi-même depuis le 13 mars, c’est d’avoir réussi à atteindre un équilibre travail-famille.

Ce qui fait mon bonheur ces jours-ci, c’est de luncher avec ma blonde tous les midis.

Ce qui me préoccupe et qui m’angoisse en ce moment, c’est la santé de mes clients et l’avenir des plus petits acteurs de l’industrie qui se demandent comment survivre à cette crise.

Si j’avais une baguette magique, je ferais apparaître un deuxième représentant des ventes au sein de mon entreprise. Je sais, cette réponse est identique à celle de la mi-avril.

Si j’avais une baguette magique, je ferais disparaître le racisme.

Ma pensée positive du jour : c’est la fête des Pères en fin de semaine.

Dans ma vie privée, la COVID-19 m’a enfin permis de trouver un équilibre et d’harmoniser les six grandes sphères de ma vie : l’individuel, le familial, le business, le social, le spirituel et l’intellectuel.

Dans ma vie professionnelle, la COVID-19 a transformé nos relations au travail. Malgré les distances, on dirait que les liens se sont cristallisés entre les membres de l’équipe. Nous faisons preuve ensemble de beaucoup de rigueur et de leadership. Aussi, pour rester bien connectés, nous avons mis en place un journal hebdomadaire « le journal des bons coups de la semaine ».

Ce que j’espère de plus positif après la COVID-19, c’est que le business revienne à son état pré-COVID, c’est-à-dire en mode croissance. Je sais que je parle du business mais, en tant qu’entrepreneur, le business, c’est moi aussi.

Réflexions sur Le business

Mon business est affecté, c’est certain. Nous connaissons une légère décroissance depuis la mi-avril, nous sommes actuellement aux 2/3 de notre capacité, mais les choses reprennent ; on peut le voir.

La production a donc été ralentie : moins d’heures et de revenus. Toutefois, nous avons maintenu l’équipe. Nous en profitons pour travailler à d’autres projets à l’interne que nous n’avions pas le temps d’attaquer avant.

Ce sur quoi je « focusse » le plus aujourd’hui, c’est le déploiement de « CARGOWISE », une plateforme qui vise à optimiser les processus par l’attribution intelligente des tâches.
Je « focusse » également sur la manière de dénicher un nouveau représentant pour mon équipe des ventes.

Ce qu’il y a de positif pour mon business aujourd’hui en trois mots : nous nous outillons pour mieux opérer, mieux gérer et croître.

Achat local, commerce local : mon business n’est pas vraiment compromis, puisqu’il est à l’international. Cependant, je crois qu’indirectement nous pourrions être touchés si les producteurs et les transformateurs québécois élargissent leurs marchés vers l’international.

La survie de mon business après la COVID-19 est assurée, surtout que nous travaillons justement au raffinement de nos services pour l’industrie agroalimentaire depuis quelque temps.

Ce que j’imagine de plus différent dans six mois, voire un an, c’est notre croissance dans le secteur agroalimentaire sur lequel nous « focussons » afin de prendre de l’expansion. Beaucoup d’importance sera accordée à l’exportation par groupage de produits frais et surgelés.

Ma ressource la plus précieuse aujourd’hui, c’est encore et toujours mon équipe.

Si je dois définir le climat de travail en trois mots, alors je dirais : une équipe tissée serrée, avec l’esprit « soudé », qui est enlignée plus que jamais sur les objectifs que nous nous sommes fixés ensemble.

Ce que je fais de différent dans mon business depuis le début de la crise et qui va s’en doute rester, c’est notre journal hebdomadaire qui souligne les victoires et les bonnes nouvelles de la semaine.

Ma bonne nouvelle aujourd’hui, c’est que l’entreprise WJJones a été sélectionnée comme transitaire de choix pour la prochaine année par nul autre que Fruits d’Or. Nous sommes vraiment fiers de ce nouveau mandat.

Sur une bonne note, j’aimerais dire à mon équipe : « Merci pour votre confiance et votre engagement. Le meilleur est à venir ; on ne lâche pas! »

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Bryce Patriquin

Je suis président de Les gars de saucisse, une entreprise de transformation et de distribution spécialisée dans la production de saucisses surgelées fabriquées à partir de produits frais et locaux. Nous sommes heureux de toujours pouvoir compter sur nos 25 employés.

Réflexions personnelles

Mon état d’être actuel se résume ainsi : wonderful – super bien !

La plus grande révélation sur moi-même depuis le 13 mars, c’est que je suis un gars persévérant. Nous avons mis toutes les mesures de sécurité en place dès le début et je veille avec mon équipe à ce qu’elles soient maintenues.

Produire beaucoup de saucisses, ça fait le bonheur du gars de saucisse ces jours-ci !

Ce qui m’angoisse le plus en ce moment, c’est de ne pas être capable de fournir à la demande et ainsi de décevoir des clients.

Si j’avais une baguette magique, je ferais apparaître ma nouvelle usine. Je sais, je suis obsédé par ce projet (rires).

Si j’avais une baguette magique, je ferais disparaître les écrans de protection en Plexiglas.

Ma pensée positive du jour : Oh YA! Barbecue de saucisses ce soir.

Dans ma vie privée, la COVID-19 m’amène à faire beaucoup plus d’achats en ligne.

Dans ma vie professionnelle, les écrans de protection en Plexiglas sont apparus, COVID-19 oblige.

Ce que j’espère de plus positif après la COVID-19, c’est que tous les producteurs et les fermiers puissent s’en sortir avec le moins de pertes possible.

Réflexions sur Le business

Mon business a été surtout touché du côté HRI avec des pertes importantes en revenus. Présentement, on constate que ça reprend un peu. Je viens d’ailleurs de recevoir plein de nouvelles commandes avec l’annonce de la réouverture des restaurants.

Comme j’ai un produit facilitateur et très chéri par les consommateurs (surtout durant la saison du barbecue), la production a connu une croissance d’environ 30 %. Cependant, le prix des matières premières a aussi augmenté. Présentement, les profits n’ont pas augmenté, mais nous prévoyons un excellent été. On s’en reparle en septembre.

Aujourd’hui, je continue à « focusser » sur la qualité de nos produits et la santé ainsi que la sécurité au travail.

Ce qu’il y a de positif pour mon business aujourd’hui en trois mots : notre équipe au complet est présente ; notre environnement de travail est sain et sécuritaire ; nous produisons plus de 60 variétés de saucisses et on est en train de développer de nouvelles saveurs.

Achat local, commerce local : les retombées pour mon business sont importantes, surtout pendant la saison du barbecue avec les projets de passer les vacances dans sa cour.
J’avoue qu’avec l’aide des détaillants notre notoriété a vraiment augmenté.

Ce que j’imagine de plus différent dans six mois, voire un an, c’est notre nouvelle usine qui verra le jour en deux temps. Notre nouvel entrepôt frigorifié dès cet automne et, au printemps 2021, l’usine de production et de transformation.

Ma ressource la plus précieuse aujourd’hui, ce sont les employés.

Si je dois définir le climat de travail en trois mots, alors je dirais : positif, optimiste, fonceur et reconnaissant – on est tous là et en santé.

Ce que je fais de différent dans mon business depuis le début de la crise et qui va sans doute rester, ce sont les mesures de distanciation et l’organisation des chaînes de production.

Ma bonne nouvelle aujourd’hui, c’est que nos produits seront désormais disponibles aux Îles de la Madeleine.

Sur une bonne note, j’aimerais dire à mon équipe et à nos clients : suivez-nous sur Facebook et Instagram, car nous lançons deux nouveaux produits avec la collaboration de Bœuf Québec !